Le patron de Système U, Serge Papin, a prédit mardi une nouvelle crise des filières de production de lait en France, dans un contexte de guerre des prix dans la grande distribution en France, dénonçant le « manque de responsabilité des leaders » du secteur.
« Il va y avoir une nouvelle crise du lait en France dès la fin des négociations commerciales », entre la grande distribution et ses fournisseurs, prévue à la fin de février, « comparable à celle que nous avons connue l'an dernier », a prédit le président du groupement.
Selon M. Papin, alors que la guerre des prix entre distributeurs continue de faire rage en France, « les négociations commerciales qui se tiennent actuellement sont en train de suggérer à la production de revenir à un prix du litre de lait à 32 centimes d'euro », soit le prix auquel il était avant la crise de l'an dernier.
Au printemps 2013, alors que les producteurs de lait étaient en pleine crise, le gouvernement avait nommé un médiateur, qui avait préconisé une augmentation des tarifs pour permettre aux agriculteurs de passer ce cap difficile. Le prix du litre de lait était alors passé à environ 35 centimes le litre, selon M. Papin.
Mais même à ce niveau, « ce prix reste insuffisant » pour faire vivre les producteurs. M. Papin a notamment cité le cas de l'Allemagne, où le lait est vendu à 40 centimes le litre, car « la grande distribution allemande a voulu donner de l'air à la production ».
Selon le dirigeant, ce n'est pas le cas en France, où l'on reste « en décalage » avec le marché, avec des pressions à la baisse qui continuent, aussi bien de la part des distributeurs que des industriels de l'agroalimentaire. Et ce alors même que les prix du lait ont pourtant fortement augmenté sur les marchés mondiaux depuis janvier.
« On est dans une guerre des prix, qui génère de la perte de valeur » pour tout le monde, « et des destructions d'emplois, et cela ne semble pas être sur le point de s'arrêter », a-t-il expliqué.
« Il y a un manque de responsabilité des leaders de la grande distribution en France » concernant l'ensemble de la production. « Et si les pouvoirs publics laissent faire, on assistera tranquillement à l'érosion de la filière agro/agri en France », a-t-il prédit, réclamant une nouvelle fois un amendement de la loi de modernisation de l'économie (LME) de 2008, qui régit les négociations commerciales.
« Je pense qu'il est temps de sortir de cette guerre des prix pour trouver la voie d'un équilibre nouveau profitable à tous », a-t-il déclaré.
Système U reconnait toutefois que lui-même ne peut pas s'exclure totalement de cette compétition tarifaire : « Sans prétendre être les moins chers, on doit rester parmi les enseignes les plus compétitives », déclare Serge Papin.
Mais il a également mis en place, pour contrebalancer les effets de cette guerre des prix, des contrats tripartites (distributeurs/industriels/producteurs) pour garantir des prix minimaux et une certaine visibilité pour les filières de production.
Le distributeur a également annoncé mardi qu'il allait signer la charte « fournisseurs responsabilité », mise en place par le ministère du Redressement productif, pour notamment garantir une certaine équité financière entre fournisseurs et distributeurs.
Selon lui, il faudrait également revoir la LME en redéfinissant la notion de SRP (seuil de revente à perte), afin qu'elle prenne davantage en compte les coûts économiques de chacun.
« On peut à la fois défendre l'intérêt général et ses intérêts particuliers », a défendu Serge Papin.
On n'informe qu'a la hausse.
mercredi 05 février 2014 - 11h03
* Message Le monde agricole n'informe pas suffisamment la population sur les prix que l'on nous paye nos produits. Il faut baisser le prix du lait par tous les moyens et les boulangers vont augmenter le pain pour compenser l'augmentation de TVA alors que le blé à perdu 20 % et personne le dit et demain si nos produits augmentent on fera là une.