L'Organisation des producteurs de lait (OPL-Coordination rurale) s'est engagée le 12 septembre aux côtés de l'European Milk Board (EMB) (1), une structure intersyndicale européenne créée en 2006.
L'EMB rassemble actuellement 75.000 éleveurs laitiers (équivalent à 30 milliards de litres livrés) de douze pays de l'Union européenne (UE) sur un thème fédérateur: un prix du lait rémunérateur, soit 40 centimes d'euro par litre au minimum dans la conjoncture actuelle.
Pour cela, les organisations membres de l'EMB «ont décidé de coordonner leurs activités et de coopérer étroitement au sein d'une organisation européenne». Elles partaient d'un double constat: les prix au producteur baissent dans tous les pays européens; la politique de prix des laiteries, des chaînes de distribution ainsi que la politique agricole de l'UE se déterminent au niveau européen.
«Les hausses accordées depuis le début de l'année sont dérisoires, a estimé Jean-Louis Naveau, président de l'OPL, lors d'une conférence de presse tenue pour cette occasion au Space, à Rennes, le 12 septembre. Nous devons revenir à des prix décents. Ce n'est pas en augmentant les allocations de fin de campagne qu'on fera progresser la production, c'est avec un prix rémunérateur. Les producteurs doivent reprendre en main la gestion des marchés et la préférence communautaire. Pour cela, ils doivent s'organiser au niveau européen.»
D'où l'adhésion de l'OPL à l'EMB. D'autant qu'un prix du lait rémunérateur est aussi la principale revendication du syndicat français.
«La stratégie de l'EMB passe par la création d'un nouveau rapport de force, explique Bernd Jacobs, trésorier de la structure et éleveur en Belgique. Les producteurs doivent devenir des partenaires à part entière de la chaîne de production laitière. Notre objectif est de rassembler les producteurs dans chaque pays membre. A moyen terme, nous voulons prendre la main sur certains sujets, comme la maîtrise de la production, et pérenniser des prix rémunérateurs.»
Pour faire aboutir leurs revendications bien qu'ils ne représentent plus une force politique suffisante, les membres comptent rallier la population à leurs demandes. «Nous voulons aussi contrer l'intox, explique Bernd Jacobs. On nous dit par exemple que la Nouvelle-Zélande a les capacités d'approvisionner l'Europe, mais c'est faux; que les consommateurs refuseraient de payer plus. Là non plus, ce n'est pas la réalité.»
(1) voir le site internet de l'EMB : www.europeanmilkboard.org