C’est à l’occasion d’une assemblée générale à huis clos, qui se tiendra le vendredi 19 mars 2010, que les créateurs du GIE Sud Lait devraient décider de dissoudre leur groupement le 31 mars 2010.
En 1990, 500 producteurs laitiers avaient quitté Besnier-Solaisud pour livrer leur lait à la toute nouvelle usine construite par le groupe espagnol Euro-Uniasa à Montauban, dans le Tarn-et-Garonne. Mais en 1994, l’industriel espagnol fait faillite et la laiterie est vendue par le tribunal de commerce à un autre espagnol, Leche Pascual. A cette occasion, les 500 éleveurs constituent le GIE Sud Lait pour continuer à livrer l’usine et signent un contrat de cinq ans avec l’entreprise.
Cette collaboration aura duré quinze ans « sans souci », jusqu’à ce qu’en 2009, Leche Pascual perde un marché de 200 millions de litres de lait. L’industriel revoit alors sa stratégie, arrête la production de lait de premier prix et met fin à plusieurs contrats de collecte en France et en Espagne.
Il s’engage encore, toutefois, à collecter 60 % de la production des éleveurs du GIE Sud Lait, du 1er mai 2009 au 30 avril 2010. Au groupement, ensuite, de trouver preneur pour les 40 % restants.
« Depuis novembre 2009, nous contactons les entreprises laitières du Sud-Ouest pour leur proposer notre lait, mais elles refusent prétextant qu’elles en auraient déjà trop, confie Jean-Pierre Espeysse, éleveur dans le Lot et président du GIE Sud Lait. On peut s’en étonner car la région Midi-Pyrénées est en sous-réalisation de 20 % de ses quotas. »
« Ce qui se passe en réalité, c’est qu’elles accepteraient de collecter les producteurs individuellement, surtout que les fermes sont implantées sur leurs circuits de collecte, ce qui leur permettrait d’améliorer leurs rendement et coûts de collecte, mais elles ne veulent pas travailler avec le GIE Sud Lait, qui livre le lait au quai de l’usine et exerce un contrôle sur la production. C’est pourquoi nous avons décidé de le dissoudre », poursuit-il.
Le GIE Sud Lait, qui regroupe aujourd’hui 240 exploitations dans le Sud-Ouest pour un quota de 70 Ml par an (65 Ml produits en 2009), représente 5,5 emplois salariés à temps plein et cinq ramasseurs de lait indépendants, devrait donc disparaître le 31 mars.