La coopérative néo-zélandaise Fonterra, premier exportateur mondial de lait, a annoncé le 10 décembre 2014 une nouvelle révision à la baisse de ses prévisions de prix d'achat à ses producteurs pour la saison 2014-15.
Fonterra a abaissé ses prévisions de 5,30 à 4,70 dollars néo-zélandais par kilogramme de matière sèche (3,29 à 2,9 euros). En septembre, la coopérative avait déjà révisé les prix de 6 à 5,30 dollars néo-zélandais (3,7 à 3,29 euros), alors qu'ils avaient atteint un record à 8,40 dollars néo-zélandais (5,2 euros) en 2013.
« Il y a encore une forte volatilité sur les marchés mondiaux du lait », explique dans un communiqué le président de Fonterra, John Wilson. « Plusieurs facteurs reportent un retour à des prix plus hauts », poursuit-il.
L'offre internationale est plus importante que la demande, note Fonterra, mettant en avant le prix du lait entier en poudre qui a chuté de près de 17 % depuis septembre.
L'Europe « Fonterra dépendante »
« Les prix du pétrole qui baissent, l'incertitude géopolitique en Russie et en Ukraine et une demande moins importante de la Chine qui continue d'écouler ses stocks contribuent à la volatilité actuelle et à la faible demande », précise le président de la coopérative. « Même si les éleveurs s'attendaient à une baisse, cette révision va mettre la pression sur les budgets », a reconnu John Wilson. « Nous conseillons aux producteurs de continuer à être prudents dans leurs budgets », a-t-il poursuivi.
Fonterra, qui produit plus de deux millions de tonnes de produits laitiers par an, est le premier transformateur de lait dans le monde. La Nouvelle-Zélande est le premier fournisseur de lait à la Chine.
« L'Europe exporte environ 11 % de sa production laitière sur le marché mondial. Si on est plus cher que les concurrents mondiaux, on ne vend pas. Sur ces 11 %, on est donc complètement dépendant de Fonterra », explique à l'AFP Gérard Calbrix, directeur des affaires économiques à l'Association française de la transformation laitière (Atla).