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« La seule loi du marché n'est pas une politique » (FNPL)

Publié le mardi 20 octobre 2015 - 18h12

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Thierry Roquefeuil, président de la FNPL, a réuni différents représentants du Copa, les 19 et 20 octobre, au pied du Mont Saint Michel, pour les premières Journées laitières européennes que le Copa souhaite mettre en place pour rassembler ses propres troupes. Étaient présents à ses côtés le Britannique Mansel Raymond, l'Italien Tommaso Abrate et l'Allemand Heinz Korte. Alexander Anton, secrétaire général de la Fédération européenne des industriels laitiers, et Brigitte Misonne, de la DG Agri également.

 

Tous les représentants du Copa ont reconnu que les producteurs laitiers européens étaient confrontés à une crise sévère. Même Brigitte Misonne a souligné que « le commissaire Phil Hogan, en dégageant 500 M€, a compris qu'il existait des difficultés du marché », dans une tentative pour faire oublier les déclarations polémiques de ce dernier, la semaine passée. Mais une fois ce constat partagé, il semble difficile de s'orienter vers des solutions communes, tant les positions des uns et des autres restent éloignées. Tous se réfèrent au marché mondial, mais ils n'y voient pas la même gravité. Et chacun raisonne ensuite selon les impératifs et les structures de production propres à son pays.

 

Quand les « libéraux » (Commission, Allemagne et Royaume-Uni) conviennent qu'il y a une « inadéquation de l'offre à la demande », les autres emploient le terme de surproduction. Pour les uns, pas question néanmoins de réduire la voilure, alors que les autres appellent à une régulation.

 

L'Allemagne hostile à « toute forme de gestion des volumes »

 

Ainsi, Heinz Korte rappelle qu'en Allemagne, « tout le monde est d'accord pour dire qu'il ne faut pas gérer selon la volatilité. On a besoin de trouver de nouveaux marchés. Et besoin du soutien des politiques grâce à leurs contacts. » Mais « la fédération allemande des producteurs est clairement contre la régulation des volumes, contre toute forme de gestion des volumes. Ce serait globalement contre-productif car si on limite l'augmentation de l'offre, on risque alors de perdre des marchés. La position allemande est que les transformateurs prennent tous les volumes mais ne garantissent pas les prix. »

 

Mansel Raymond refuse lui aussi « un contrôle de la production dans l'UE si le reste du monde fait ce qu'il veut. » Néanmoins, lui aussi réclame un soutien de la Commission pour la promotion des produits laitiers à l'étranger, « pour aller chercher ces nouveaux marchés ». Quant à Brigitte Misonne, elle estime aussi qu'il n'est « pas possible d'avoir une gestion des volumes au niveau européen. Ce n'est pas l'UE qui va décider de combien de volume on a besoin, mais les transformateurs. »

 

« Comment mettre en adéquation l'offre et la demande, dans une relation privée ? », s'interroge pour sa part Thierry Roquefeuil, qui estime que « regarder ce qui se passe sur les marchés ne constitue pas une politique ; l'observatoire européen des prix n'est pas une politique : ce serait comme si la COP21 fournissait des thermomètres à tout le monde en guise de politique » contre le réchauffement climatique.

 

« On ferme énormément d'étables » dans les Etats baltes

 

Un positionnement plus facile à concilier avec celui de Tommaso Abrate, farouche défenseur de la coopération, qui appelle les Etats membres de l'UE à gérer leur offre grâce au Paquet Lait. Il rappelle également qu'il faut maintenir la production dans tous les Etats membres et dans toutes les régions, et souligne avec véhémence qu'« on ne parle pas de statistiques, de mathématiques », mais d'éleveurs. « C'est dramatique par exemple dans les Etats baltes, on ferme énormément d'étables ! La vision des coopératives n'est pas seulement économique, elle est aussi éthique ! Il faut maintenir les producteurs, même s'ils sont faibles », estime t il, évoquant le rôle social et écologique, le maintien de l'environnement et de l'habitat des petites fermes.

 

Évoquant un « constat d'échec qui [le] désole », Thierry Roquefeuil, en concluant la matinée de débats, regrette une « Pac qui se délite et manque d'ambition. La subsidiarité prend le pas sur une volonté partagée. C'est le risque du chacun pour soi et chacun chez soi. » Or il rappelle que « la seule loi du marché n'est pas une politique. Le marché, rien que le marché comme seule solution est un vide sanitaire (...) L'Europe doit nous aider à préserver notre identité laitière, celle de la France mais aussi celle des autres Etats  membres (...) la volatilité est un risque entrepreneurial, il doit se partager. Cette volatilité est donc une affaire de filière », conclut-il avant d'appeler « à une filière laitière européenne forte et innovante ».

 

A télécharger : le discours de Thierry Roquefeuil

 

Elsa Casalegno


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