« Nous considérons que les arbitrages rendus sur la Pac vont dans le bon sens vu ce qui était prévu au départ », a annoncé Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL, association spécialisée de la FNSEA), le 4 juin lors d'une conférence de presse à Paris.
Alors qu'était annoncée une baisse des soutiens à hauteurs de 250 millions d'euros, la filière laitière subira finalement une baisse de « seulement » 100 millions d'euros (sur une enveloppe totale d'environ 2,1 milliards d'euros). « Incontestablement, nous sommes les seuls perdants parmi les filières d'élevage », a lâché André Bonnard, trésorier de la FNPL.
Thierry Roquefeuil s'annonce prudent concernant le plan de modernisation de 240 millions d'euros et demande « à l'ensemble des régions de considérer la filière laitière à sa juste valeur ». Il juge « impensable que des producteurs soient mis devant des arbitrages différents d'une région à l'autre après l'arrêt des quotas ».
Si le plan protéines bénéficie d'une enveloppe de 151 millions d'euros d'aides couplées, « il faut qu'il soit concrètement mis en place, notamment pour les polyculteurs-éleveurs chez qui il y a le plus de marge en termes de surface ». Les modalités d'application restant encore à déterminer, la FNPL souhaite une aide à l'hectare « très significative ». Si l'Europe opte pour l'exclusion des mélanges, ce sera « un nouveau modèle agronomique à trouver ».
Un pacte du secteur laitier à la fin de novembre
« Nous croyons à une dynamique après la fin des quotas. Les derniers mois prouvent qu'il y a des capacités à faire du lait et à motiver les producteurs. » Mais il faut que « tous les signaux soient au vert ». C'est pourquoi la FNPL travaille à un pacte du secteur laitier annoncé lors de son congrès en mars dernier. « Ce pacte va se concentrer sur quelques mesures spécifiques pour une filière performante (fiscalité incitative, simplification administrative, fonds d'investissement) et innovante (formation et recherche. »
Pour cela, les neuf conférences de bassin seront placées au centre de l'action et feront remonter, d'ici à la mi-septembre, les spécificités de chaque région : forces et faiblesses, contraintes et perspectives, besoins, outils... L'objectif est de pouvoir proposer ce pacte lors du conseil national de la FNPL du 27 novembre prochain et d'y associer tous les intervenants de la filière, y compris la grande distribution et le ministère de l'Agriculture. La FNPL souhaite ainsi proposer un pacte « cohérent pour que les éleveurs et l'ensemble de la filière se mobilise. C'est surtout une histoire d'ambition. »
Thierry Roquefeuil annonce également son ambition de créer un observatoire des volumes sur le modèle de l'observatoire des prix du lait. « Jamais la FNPL n'acceptera de laisser des producteurs de lait au bord du chemin parce qu'une entreprise aura décidé de faire du lait ailleurs. »
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