La Confédération paysanne et l'European Milk Board (EMB) exigent la mise en place d'un dispositif de prévention des crises, rappelant qu'ils proposent des outils de ce type depuis longtemps.
Pour la Confédération paysanne (CP), « la crise est là. Accélération de la restructuration, perte d'emplois paysans, risques avérés de non-collecte dans certaines zones d'Europe depuis la fin des quotas, prix durablement bas... Tous les indicateurs sont au rouge et il faut bien être commissaire européen à l'Agriculture pour encore oser affirmer qu'il n'y a pas de crise », alerte le syndicat dans un communiqué du 2 juin 2015.
La CP rappelle qu'« une grande partie des éleveurs français est aujourd'hui payée en dessous de 0,30 € le litre » et souligne que les industriels, « ayant compris la leçon de 2009 », lissent la baisse « par des effets de manche (saisonnalité, flexibilité...) ». « Au final, l'année 2015 se dirige vers un prix moyen très en dessous des coûts de production des éleveurs européens. »
Autre syndicat, même constat. L'European Milk Board (EMB), auquel adhèrent l'OPL et l'Apli, estime qu'« un instrument de crise européen s'avère indispensable ». Le syndicat européen souligne qu'« un prix de 31 centimes ne peut pas couvrir des coûts de production de 46 centimes », comme c'était le cas en Allemagne en janvier (1). Dès lors, la situation reste « très critique », explique le président de l'EMB, Romuald Schaber. Face à une offre trop élevée sur le marché, les producteurs sont soumis « à une pression énorme », mettant des exploitations en danger, surtout « celles en croissance et celles qui réalisent des investissements. »
Les deux syndicats réclament donc la mise en place d'un dispositif de prévention des crises, rappelant qu'ils proposent des outils de ce type depuis longtemps. La CP demande « que la production européenne soit gérée de manière dynamique pour une adéquation avec la demande. Le gouvernement doit exiger que la Commission européenne reconnaisse l'état de crise pour que les éleveurs ne soient plus jamais payés en dessous de leurs coûts de production. » Elle exige également « une réelle politique de maintien des éleveurs sur les territoires », plutôt que « cette fuite en avant justifiée par une politique de maintien des volumes sans souci du devenir de ceux qui les font, couplée à une promesse d'Eldorado à l'exportation ! »
L'EMB évoque son propre outil, déjà proposé aux décideurs politiques : le « programme de responsabilisation face au marché (PRM) », dont le principal point consiste en une réduction volontaire de la production, qui éviterait une surproduction en temps de crise.
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(1) Chiffres issus d'une étude sur les coûts de production réalisée par le bureau d'étude allemand Büros für Agrarsoziologie & Landwirtschaft, réalisée sur demande conjointe de l'EMB et du MEG Milch Board.
reponse à berber40
mercredi 03 juin 2015 - 10h44
*pas certain que des fermes usines soient si rentables que ça en france,il faut de la main d'oeuvre qualifiée,il faudra la payer?ou beaucoup de mecanisation et robotisation ,on connait les montants?ou aller produire dans les pays emergeants