La Coordination rurale a estimé vendredi qu'il était «extrêmement dangereux d'abandonner» les quotas laitiers, comme l'envisage le nouveau ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, sans politique de régulation de rechange.
Cette «modification de la position officielle de la France vis-à-vis du maintien des quotas laitiers», défendue par l'ancien ministre Michel Barnier, montre que Bruno Le Maire «se plie aux desiderata de la Commission européenne», a affirmé le syndicat dans un communiqué.
«Il est extrêmement dangereux d'abandonner un outil de régulation sans préciser quelle sera la nature des futurs outils choisis», poursuit la Coordination rurale, appelant à «une gestion souple des quotas laitiers en fonction des besoins du marché européen».
«Sur les quotas, je suis pragmatique», a déclaré vendredi Bruno Le Maire, à l'issue de sa première entrevue à Bruxelles avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
Il avait suggéré que les quotas n'étaient pas forcément responsables de la chute actuelle des prix du lait, contrairement à ce qu'affirment de nombreux agriculteurs, et qu'il convenait «de trouver d'autres solutions» pour faire remonter les tarifs, mais sans préciser lesquelles.
La Confédération paysanne s'est quant à elle félicitée, vendredi, dans un communiqué, que «les ministres estiment aujourd'hui que la crise laitière peut trouver une solution par la maîtrise des volumes. En effet, depuis plusieurs semaines, le débat s'était déplacé artificiellement vers la «transparence des prix» pour expliquer les faibles prix payés aux producteurs».
Bruno Le Maire et son homologue allemande ont adressé jeudi une lettre à Mariann Fischer Boel, affirmant que des «nouvelles formes de régulation à l'échelle européenne sont nécessaires pour que le secteur laitier ne dépende pas des seules règles du marché».