Le Muséum national d'histoire naturelle et l'observatoire Cniel des habitudes alimentaires (Ocha) ont présenté jeudi le projet de recherche européen Leche (Lactase persistence and the cultural history of Europe), qui a été mis sur les rails le 27 janvier 2009.
Quinze équipes issues de sept pays européens réuniront leurs compétences pour étudier le lien entre les origines de l'élevage laitier au Néolithique, l'évolution des habitudes alimentaires et la capacité de l'homme à digérer le lait à l'âge adulte.
L'enzyme permettant de digérer le lait, la lactase, est présente chez tous les nouveaux-nés mais perd ensuite de son activité. La persistance d'activité de la lactase à l'âge adulte varie selon les individus, mais également selon les populations. Cette adaptation est le résultat d'une mutation génétique. Elle se retrouve particulièrement dans les régions ayant une tradition très ancienne d'élevage.
Le projet Leche a pour ambition de comprendre où, comment et dans quelles conditions cette mutation génétique s'est développée, ainsi que le rôle qu'elle a joué dans le développement plus récent des sociétés agropastorales.
Grâce aux technologies modernes, il est possible d'identifier des traces de produits laitiers ayant été conservés dans des céramiques archéologiques. De la même manière, les ossements d'animaux mis à jour dans les sites archéologiques fournissent des indices sur les pratiques d'élevage en vigueur à l'époque.
Le laboratoire «Archéozoologie-Archéobotanique» du Muséum d'histoire naturelle, associé au CNRS et à l'Ocha, constituent le partenaire français de Leche.
Durant quatre ans, ils concentreront leurs recherches, dans le cadre du projet, sur les techniques d'élevage au Néolithique et les débuts de l'utilisation du lait des bovins, ovins et caprins.