Une baisse du prix payé aux producteurs de lait de chèvre serait «injustifiable et insupportable», a prévenu mercredi la Fédération nationale des éleveurs de chèvres (Fnec), dans un communiqué.
Alors que les discussions nationales sur la conjoncture et le prix du lait s'engagent, l'organisation demande «à tous ses syndicats et à tous les éleveurs caprins de la soutenir et de se mobiliser auprès des transformateurs qui envisagent une baisse du prix».
«Sans doute satisfaites de la situation en lait de vache, certaines entreprises souhaitent aujourd’hui voir également baisser le prix du lait de chèvre, arguant pour cela d’une conjoncture difficile et d’une augmentation de la production», explique la Fnec, qui contredit ces arguments.
«La conjoncture reste globalement favorable pour la filière caprine», met-elle en avant. La consommation française de fromages de chèvre continue de progresser (+6,5% en volume à la mi -septembre) et les prix sont également en progression, précise-t-elle.
La Fnec estime en outre que la concurrence à l'exportation subie par les transformateurs sur des produits peu différenciés «ne peut certainement pas être imputée aux producteurs».
Après trois années de stagnation, «il est vrai» que la production a «légèrement progressé ces derniers mois, de quelques millions de tonnes, mais la marge d’ajustement des importations qui dépassent 100 millions de tonnes est largement suffisante pour absorber ce faible sursaut», ajoute l'organisation syndicale. .
«Il y a deux ans à peine, l’ensemble des entreprises, réunies en séminaire par l’interprofession, avait fait le constat de la faiblesse structurelle de la production caprine française et de la nécessité de limiter les importations. Elles avaient constaté la nécessité de tenter de maintenir les producteurs caprins dans les bassins de collecte et avaient décidé de lancer le plan de pérennisation "Bien vivre du lait de chèvre"», rappelle la Fnec.
«Les entreprises se doivent, dans cette conjoncture légèrement moins favorable, de maintenir leurs engagements de long terme», ajoute-t-elle.
«Le revenu des producteurs est toujours aussi fragile en 2009. La hausse récente du prix du lait n’a fait que compenser la hausse du coût des intrants, mais elle n’a pas suffi à faire nettement progresser les revenus des éleveurs caprins», explique-t-elle.
