Des producteurs basques de lait de brebis ont passé la nuit de mardi à mercredi dans les locaux de la fromagerie Agour à Hélette (Pyrénées-Atlantiques), qu'ils occupent pour dénoncer les importations de lait de brebis, a-t-on appris auprès de leur syndicat.
Une soixantaine de producteurs du syndicat Euskal Herriko Laborarien Batasuna (ELB) réclament le respect des accords interprofessionnels, notamment la baisse des importations de lait dans la zone d'origine contrôlée (AOC) d'Ossau-Iraty, afin de ne pas fragiliser les exploitations locales.
« Aucune discussion n'a été possible avec le gérant de la fromagerie (un importateur de lait), qui a sollicité les services d'un huissier pour faire constater l'occupation », a souligné ELB, qui occupe cette fromagerie depuis mardi.
En mars 2011, les industriels et les producteurs avaient signé un accord sous l'arbitrage du sous-préfet de Bayonne, Laurent Nunez, visant à limiter les importations de lait de brebis à 7 millions de litres en 2011 et à les diminuer les années suivantes. Mais en novembre, les laiteries ont décidé d'importer quelque 8,5 millions de litres de lait de brebis, à un prix inférieur.
Le lait d'importation se négocie entre 0,72 et 0,75 euros le litre, alors que le lait AOC est vendu à environ 1,05 euro le litre.
« Aucune règle n'interdit d'importer ce lait, vendu en véhiculant l'image du Pays basque, alors qu'il est issu de la Lozère et de l'Espagne, qu'il provient d'ateliers hors sol et qu'il est 25 % moins cher que le nôtre », a souligné Jean-Paul Duhalde, un producteur.
M. Nunez, qui a rencontré les producteurs sur place, a demandé à ce qu'ils mettent un terme à l'occupation de la fromagerie « comme préalable à toute négociation ».
Selon ELB, qui demande mercredi aux producteurs, consommateurs et aux personnes concernées de rejoindre le mouvement, « 1.700 exploitations productrices de lait de brebis sur la zone AOC sont en réel danger ».