Michel Barnier a annoncé mercredi après-midi, devant l’assemblée générale de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) au Mans, qu’il a pris la décision de neutraliser l’augmentation de 1% du quota national planifiée par Bruxelles, et de limiter entre 0 et 3% les allocations provisoires. Il a proposé aux professionnels de refaire le point sur ces décisions, pour les rendre définitives ou les réviser, au début de l’été en fonction de l’état du marché.
Cette annonce a sans doute évité à Michel Barnier de décevoir complètement l’auditoire. Quelques minutes plus tôt, Henri Brichart, le président de la FNPL, lui avait demandé de «faire confiance à la filière. Quand un très large consensus se dégage pour une maîtrise forte de la production, n’hésitez pas, ne tergiversez pas». Allusion à la décision du ministère de ne pas mettre aux voix la semaine dernière le gel de 1% d’augmentation du quota et des allocations provisoires au conseil de direction de l’Office de l’élevage.
Le ministre a par ailleurs réaffirmé que les augmentations du quota national programmées par Bruxelles pour les années à venir, et la fin du régime des mêmes quotas en 2015, pourraient, de son point de vue, être rediscutées lors des clauses de rendez-vous prévues dans le cadre du bilan de santé de la Pac. «Rien n’est gravé dans le marbre», a-t-il assuré. Même si personne dans l’assistance ne semblait croire à un possible renversement de situation.
Ces propos ont fait écho à ceux de Jean-Michel Lemétayer, le président de la FNSEA, qui a regretté que la France n’ait pas soutenu plus clairement lors du dernier conseil des ministres européens de l’Agriculture. La proposition allemande sur ces augmentations de quotas. «Il faut utiliser le levier des quotas tant qu’il existe, a-t-il martelé. Et je ne veux plus entendre le ministre dire qu’il est favorable au maintien des quotas laitiers s’il ne les défend pas à Bruxelles.»