«Libérez les semences reproductibles, monsieur Barnier, ce sera une petite compensation à la privatisation des semences que vous accordez, par le biais de votre catalogue officiel», a affirmé jeudi Kokopelli, dans un communiqué sous forme de lettre ouverte au ministre de l'Agriculture.
«Le 25 février prochain doit se tenir à Bruxelles une réunion du comité technique permanent qui peut sceller le devenir des semences reproductibles appelées pour la circonstance ''en voie d’érosion génétique''», explique l'associaiton.
«Si le texte actuel est adopté en l’état: restrictions quantitatives et restrictions géographiques, c’est la fin de l’accès collectif à la diversité potagère ou agricole cultivée. Des milliers de variétés héritées de nos prédécesseurs vont être définitivement séquestrées. La gestion par le seul BRG (Bureau des ressouces génétiques, ndlr) n’est ni satisfaisante, ni rassurante, d’autant plus que l’Etat français n’a pas les moyens financiers d’assurer un travail de conservation in situ et in vivo», poursuit Kokopelli.
«Il est de votre devoir et dans vos possibilités de protéger les bases génétiques de notre alimentation, tout en les laissant à la libre disposition des particuliers, comme des professionnels», estime-t-elle.
«Il est impératif que vous demandiez et obteniez la levée des restrictions, tant géographiques, que quantitatives, visant à interdire la diffusion des ressources phytogénétiques. Ces semences, auxquelles certains voudraient attribuer un rôle mineur, de façon à les discréditer, sont en fait un enjeux et un atout majeurs pour la souveraineté alimentaire des générations futures et le développement durable.»
«Les semences anciennes malléables, adaptables sauront répondre au défi imposé demain à l’agriculture, en raison des perturbations climatiques», argumente l'association.