C'est un vrai casse-tête sur le terrain. D'une part, toutes les spécialités commerciales à base d'isoproturon ne possèdent pas, pour le moment, les mêmes contraintes d'utilisation et, d'autre part, ces nouvelles règles ne sont pas clairement définies.
L'imbroglio repose sur le fait que tous les dossiers des spécialités commerciales à base d'isoproturon doivent être réexaminés en vue de leur réhomologation. Dans un premier temps, l'Afssa (1) étudie les dossiers et émet un avis. Ce dernier est ensuite notifié par le ministère de l'Agriculture aux firmes concernées.
Pour les produits de la gamme de Arysta Lifescience (Arelon Dispersion, Dinex Flo, Griffin Iso 500 SC, Iso Stef GT, Madit Dispersion, Prosan 500, Calipuron) et de Makteshim Agan (Protugan, Navratna et Matara), c'est déjà fait, mais pas pour les autres.
Ces dossiers en attente sont en cours de finalisation, indique l'Afssa, qui attend que les firmes lui fournissent des données complémentaires. Aucun calendrier précis quant à la publication des avis ne nous a été fourni.
Ce sont ces avis de l'Afssa qui jettent un certain trouble tant chez les industriels que les distributeurs. De nouvelles mesures de gestion du risque sont apparues: interdiction d'appliquer les produits sur sols drainés et sur toutes les parcelles en période de reproduction des oiseaux et des mammifères.
Ces deux notions restrictives n'ont pour le moment aucune définition précise au grand regret des fabricants. «Nous n'avons de cesse d'interroger le ministère depuis le mois d'août, et toujours pas de réponse», indique Makheteshim. Contacté par nos soins, les services concernés avouent ne pas pouvoir nous apporter plus d'éclaircissement sur ce point.
Difficile dans ce cas de répondre aux interrogations de plus en plus nombreuses des distributeurs, des conseillers techniques et des agriculteurs: Et si le drain ne coule plus? Comment puis-je connaître les dates de limite d'intervention dans ma région? L'étiquette fait-elle foi?
De plus, sur un plan pratique, il n'est pas possible de se référer à l'emballage puisque la nouvelle homologation vaut pour tous les produits en circulation de la marque, même ceux étiquetés avant l'examen du dossier. En tout état de cause, il faut se rapprocher des distributeurs qui commercialisent ces produits, car les sociétés concernées par les réhomologations ont l'obligation de les informer
Outre ces interrogations, cette situation crée, de fait, des règles d'utilisation différentes une concurrence déloyale entre les spécialités réhomologuées et celles qui ne le sont pas encore.
(1) Agence française de sécurité sanitaire des aliments.