Le conseil général des Yvelines envisage la création d'un circuit automobile sur un site réservé à l'agriculture biologique.
Sous les céréales, l'asphalte. «Le projet de circuit est en contradiction avec les documents d'urbanisme et le Grenelle de l'environnement, mais quand la volonté politique est là, c'est difficile d'aller contre», commente, résigné, le président de la chambre d'agriculture de l'Ile-de-France, Christophe Hillairet. Il regrette que les 150 parlementaires présents dans la région ne permettent pas à la profession de faire entendre sa voix.
Le conseil général des Yvelines s'est en effet porté candidat pour accueillir le Grand Prix de France de Formule 1, dès 2011. Les fonds sont prêts à être débloqués, 122 millions d'euros, et le site tout trouvé: sur la plaine entre les communes de Flins-sur-Seine et des Mureaux.
Cet espace agricole, en pleine trame verte et classé en partie en zone inondable, est situé sur l'un des plus grands captages d'eau potable de la région parisienne. Pour cette raison, les terres en question devaient servir à un grand projet d'agriculture biologique. L'ensemble, de près de 150 ha, était destiné à l'installation, via la Safer, de trois agriculteurs bio, un céréalier et deux maraîchers.
Qu'à cela ne tienne. Deux arrêtés préfectoraux sont venus opportunément classer ces terrains en ZAD (zone d'aménagement différé) permettant ainsi à l'établissement public des Yvelines de préempter les terres agricoles en question pour y installer le circuit.
En attendant la décision de la Fédération internationale de l'automobile d'organiser un grand prix de France en région parisienne, la résistance s'organise: des recours ont été déposés contre les arrêtés préfectoraux, un collectif «Flins sans F1» s'est constitué.
Pour Christophe Hillairet, «l'affaire est entendue. Il y a toutefois une clause de retour à l'agriculture, si le projet ne voit pas le jour».