Une épidémie historique de grippe aviaire aux Etats-Unis a contraint des éleveurs de volailles américains à tuer des dizaines de millions de poules, faisant flamber le prix des œufs.
Plus de 40 millions de poules et autres volailles ont été éliminées à la suite de cette épidémie, qui provient sans doute de canards et d'oies sauvages et s'est étendue à 15 Etats du pays et à deux provinces canadiennes. Du coup, le prix des œufs a bondi de 80 % alors que la viande de dinde a connu une hausse moins forte mais sensible. Cette augmentation pourrait durer jusqu'à la fin de l'année, même si l'épidémie est contenue.
25 millions de poulets abattus
Dans l'Iowa (centre), le premier producteur d'œufs des Etats-Unis, l'état d'urgence a été déclaré après que 25 millions de poules ont été tuées. Depuis le jeudi 21 mai, les foires ou rassemblements où seraient présentes des volailles vivantes ont été interdits. « L'ampleur de cette épidémie est sans précédent et nous pensons qu'il est important de prendre toutes les mesures pour limiter les possibilités pour la maladie de se répandre encore plus », a affirmé le secrétaire à l'Agriculture de l'Iowa, Bill Northey.
La maladie est apparue au début 2014 dans l'Etat de Washington (nord-ouest), transmise par des oiseaux sauvages avant de contaminer 15 autres Etats. Selon les scientifiques, il s'agit d'une variante particulièrement virulente du virus H5N2. Ce virus est différent du H5N1 présent en Asie, qui se transmet à l'homme et avait été à l'origine de plusieurs centaines de décès en 2004. Le centre américain de contrôle des maladies (CDC) estime que le risque de voir le H5N2 se transmettre à l'homme est « faible pour l'instant » mais il n'en écarte pas totalement la possibilité.
La baisse de production pourrait durer jusqu'à la fin de l'année
Selon des chiffres du ministère américain de l'Agriculture (USDA), plus de 39 millions de volailles vivantes ont été infectées ou exposées au virus jusqu'à cette semaine. Le Canada a aussi constaté des cas de H5N2 dans des élevages en Colombie-Britannique et en Ontario.
Dustin Vande Hoef, porte-parole pour le ministère de l'Agriculture de l'Iowa, indique toutefois que le rythme des nouvelles infections s'est ralenti et que les autorités de cet Etat pensent que l'épidémie sera bientôt sous contrôle. « Nous avons moins de cas d'infection ces deux dernières semaines (...). C'est de toute évidence en train de s'atténuer », a-t-il déclaré à l'AFP en soulignant que « les températures plus chaudes rendent plus difficile la survie du virus ».
Mais il a rappelé que le nettoyage et la stérilisation des élevages de volailles, leur inspection et leur remise en route signifient que la baisse de la production pourrait durer jusqu'à l'année prochaine. « Il faudra du temps pour remettre les poules dans les poulaillers », souligne-t-il.
Oiseaux sauvages et échanges commerciaux en cause
Cette épidémie de grippe aviaire vient s'ajouter à plusieurs autres dans le monde qui ont incité l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a appeler le 19 mai à renforcer la lutte contre cette maladie.
Le virus se transmet principalement par la migration des oiseaux sauvages mais également par les échanges commerciaux, a rappelé l'organisation, en demandant aux 180 pays membres d'appliquer scrupuleusement les « mesures de biosécurité préconisées par l'OIE » dans les élevages et sur les marchés.