Le virus de la grippe A (H1N1) a été détecté dans deux élevages de dindes au Chili, ont annoncé jeudi les services vétérinaires du pays. Des virologistes allemands ont quant à eux publié la démonstration que le virus pandémique de la grippe A (H1N1) épargne les poulets.
«La présence d'un virus de la grippe A (H1N1) a été détectée dans deux fermes de la région de Valparaiso. Les mesures de précaution destinées à éviter la propagation de la maladie et à protéger la santé de la population ont été prises immédiatement», précise un service (SAG) du ministère de l'Agriculture chilien, dans un communiqué.
D'après l'Organisation internationale des épizooties (OIE – santé animale) basée à Paris, aucun cas d'infection de volailles (dindes au autres volatiles) par la souche virale pandémique H1N1 n'a jusqu'à présent été officiellement notifié.
Par conséquent, s'il se confirme que l'infection de dindes au Chili est bien liée à la souche pandémique affectant l'homme H1N1 (et non à une autre souche H1N1 déjà courante chez les volailles), ce serait le premier cas de ce genre.
L'alerte a été donnée le 13 août 2009 par l'entreprise qui commercialise ces dindes, lorsqu'elle a constaté une baisse dans la production des oeufs dans ces élevages situés dans la ville portuaire de Valparaiso, à 120 km à l'ouest de Santiago.
Par précaution, les autorités ont notamment placé ces élevages en quarantaine, et le SAG assure que toutes les mesures prises permettent de garantir qu'il n'y a aucun danger à consommer la «viande de dinde et ses produits dérivés», commercialisés au Chili et à l'étranger.
«Il n'y a aucune preuve de la présence de la maladie dans le reste du territoire», ajoute-t-il.
La grippe A a tué 116 personnes au Chili, selon le dernier bilan publié mercredi par le ministère de la Santé, qui fait également état de plus 12.000 malades. La courbe de la pandémie est cependant descendante selon le ministère.
Des virologistes allemands ont quant à eux publié sur internet la démonstration que le virus pandémique de la grippe A (H1N1) épargne les poulets.
Ils ont inoculé ce virus à des porcs séronégatifs pour l'influenza porcine, c'est-à-dire qui n'ont jamais été en contact avec le virus grippal. Le lendemain, ils ont introduit trois porcs indemnes et cinq poulets dans la même salle.
Les animaux inoculés ont excrété le virus pandémique dans leurs voies aériennes supérieures dès le lendemain de l'inoculation. Tous les porcs indemnes ont été infectés, trois jours après leur entrée dans la salle. Ce qui confirme que le virus se transmet très efficacement de porc à porc.
En revanche, les poulets n'ont pas présenté de signes cliniques, n'ont pas séroconverti et n'ont pas excrété le virus. Les auteurs ont aussi tenté d'inoculer directement la même souche du virus à des poulets, mais sans succès.
Il reste qu'avec la diffusion de la pandémie, «le passage de l'homme au porc devient plus probable». Les «personnes suspectées d'infection ne devraient pas avoir le droit d'entrer en contact avec des porcs», concluent les scientifiques.