(Article publié le 14 février à 19h48 - mis à jour le 15 février)
L'association écologiste FNE (France Nature Environnement) a rencontré le président de la République, Nicolas Sarkozy, le lundi 13 février 2012 en présence d'autres organisations environnementalistes, pour dresser le bilan du Grenelle de l'environnement.
Sur les objectifs agricoles, « ce bilan est très mauvais », a déploré Bruno Genty, président de FNE, relevant que le « compte n'y est pas », en particulier sur le premier bilan d'étape du plan Ecophyto 2018 et en matière de développement de l'agriculture bio.
Nicolas Sarkozy n'a pas réagi aux chiffres « fiables » que le président de FNE lui a présentés, souligne ce dernier.
Bruno Genty à propos du plan Ecophyto 2018, dont l'objectif est de réduire si possible de 50 % l'utilisation de pesticides en dix ans, a indiqué que le premier rapport d'étape révèle une augmentation des usages plutôt qu'une diminution.
Pour l'agriculture biologique, l'objectif était d'atteindre 6 % de la surface agricole utile en 2012, rappelle-t-il. Or, « aujourd'hui, on en est loin », regrette B. Genty. L'Agence bio a indiqué mardi que la part des surfaces cultivées en bio en France devrait atteindre 3,5 % de la SAU à la fin de 2011, mais la barre des 3 % est franchie, a dit l'Agence bio. D'autre part, « la France a un problème à résoudre, avec 35 % des produits bio consommés provenant de l'importation », a ajouté Bruno Genty.
Sur la réglementation sur les nitrates, il a relevé des « assouplissements » au niveau de l'adaptation nationale par rapport à la directive européenne, et il a fait remarquer que la protection des captages d'eau prioritaire « peine à démarrer ».
Bruno Genty a souligné l'importance pour FNE de la Pac et de son verdissement prévu dans la réforme qui doit entrer en vigueur en 2014. Il a regretté la position de la France en la matière.
Finalement, seul le dossier OGM qui occupe l'actualité avec le décret sur l'étiquetage des aliments et le moratoire sur le maïs Mon 810 de Monsanto, promis par le gouvernement avant la fin du mois ou du moins avant les semis, satisfait FNE.
Faisant irruption très prudemment dans le débat sur la compétitivité des entreprises agricoles, il a déploré les déclarations du président de la République et du ministre de l'Agriculture qui ont avancé que les contraintes environnementales faisaient faire à la France une « course à la compétitivité avec les boulets au pied ».
Selon Bruno Genty, Nicolas Sarkozy lui aurait assuré que pour lui la principale distorsion de concurrence en matière de compétitivité avec nos voisins européens repose sur le coût du travail.
En conséquence, il appelle le chef de l'Etat, qui d'ici là devrait prendre le costume du candidat Sarkozy, à réaffirmer lors de son passage porte de Versailles, à l'occasion du Salon international de l'agriculture, que selon lui « ce n'est pas à cause de l'environnement que nous avons un problème de compétitivité ».
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