Marchés en hausse et évolution du contexte politique, notamment dans le domaine de l'environnement à la suite du Grenelle: Epis-Centre en tire comme conclusion «qu'il faut remettre l'agronomie au centre du raisonnement de l'exploitation».
«Il faut revenir à une agriculture de production», ont affirmé les responsables de la coopérative implantée dans le Berry et le Nivernais, mercredi lors d'une conférence de presse à Paris.
En blé tendre, Epis-Centre observe une érosion des rendements depuis le début des années 2000 et le volume de total de sa collecte a tendance à reculer.
La coopérative estime ainsi qu'il faut relever le défi de produire plus tout en respectant l'environnement. Aussi, les aléas climatiques n'expliquent pas à eux seuls l'évolution des rendements. Les pratiques des agriculteurs ont également un rôle important.
Epis-Centre souhaite ainsi renforcer ses actions dans le domaine agronomique: services d'aide à la décision (pilotage de l'azote, pilotage fongicides...), gestion de l'eau, gestion des emballages et des PPNU (produits phytosanitaires non utilisables).
La nouvelle donne des marchés incite également la coopérative à accompagner ses adhérents pour faire face aux risques de prix. Beaucoup d'agriculteurs se désintéressent du système de commercialisation au prix moyen, souligne François Pignolet, directeur des marchés d'Epis-Centre.
«Nous leur proposons de nouveaux outils plus ou moins dynamiques, en fonction de leur sensibilité au risque de prix, et qui peuvent permettre de profiter d'une hausse du marché», explique-t-il. «Nous souhaitons également développer l'information sur les marchés auprès des adhérents», ajoute-t-il.
Dans ce domaine la contractualisation est un autre axe que la coopérative souhaite renforcer. Celle-ci s'est déjà développée au cours des dernières années, notamment pour les productions non alimentaires (colza, tournesol), pour atteindre au total plus de 200.000 ha, soit 50% des surfaces.
La forte évolution du marché entraîne un «démarrge un peu délicat» du débouché de l'éthanol reconnaît Bernard Sargis, directeur d'Epis-Centre. Si la valorisation du blé éthanol est actuellement inférieure à celle des autres utilisation «la campagne n'est pas terminée», fait-il remarquer.
Les biocarburants constituent un investissement sur le long terme et sont une chance pour l'agriculture, ont soutenu les responsables d'Epis-Centre.
Autre actualité du groupe: des partenariats noués avec la coopérative Agralys, dans le domaine de l'alimentation animale et des appros.
Dans l'alimentation animale, les deux coopératives ont fusionné leurs activités. Pour cela, Agralys est entrée au capital d'Ariane, holding qui détient les participations financières d'Epis-Centre dans l'aval (meunerie, malterie, nutrition animale...).
L'ensemble comprend 11 sites de production d'aliments, dont 4 apportés par Agralys, et dont 50% de l'activité seront réalisés dans le secteur des volailles (ruminants: 30%, porcs: 12%).
Epis-Centre et Agralys sont également en train de créer une centrale d'achat commune pour les appros (engrais, phytos...), sous la forme d'une union de coopératives.
Epis-Centre a réalisé un chiffre d'affaires de 1,1 milliard d'euros au cours de son exercice 2006-2007. Celui-ci se répartit dans trois métiers «équilibrés et bénéficaires»: métiers du grain (collecte, appros, semences), 412 M€, soit 38% du CA; transforamtion, 338 M€ (31%); négoce européen, 341 M€ (31%). Le groupe a dégagé une capacité d'autofinancement (CAF) de 35,9 M€, en hausse de 20% sur l'année précédente. .
