En 2004, pour la plupart des produits de grandes cultures, le prix à la production était inférieur au coût unitaire de production (estimé par un modèle), selon une étude réalisée par le Service statistiques (Scees) du ministère de l'Agriculture et l'Insee. Les prix ne couvrait que 70 % des coûts pour le blé tendre, 73 % pour le maïs, et encore moins dans le cas du tournesol (54 %), alors qu’ils atteignent 88 % pour le colza.
Selon l'étude, qui couvre la période 1991 à 2004, « les prix à la production des principaux produits agricoles ne cessent de baisser, en euros constants, du fait de l’internationalisation croissante de certains marchés et du progrès technique. Les coûts de production ont également diminué, mais c'est la politique agricole commune qui « garantit la marge nette des céréales telles le blé et le maïs, des oléagineux tels le colza et le tournesol, tout en ajustant les volumes de production ».
Le prix du blé à la production, en valeur réelle, a subi une baisse de 4,6 % par an, passant de 20 €/q en 1992 à 9,6 €/q. Les recettes (prix + aides compensatoires) ont quant à elles diminué de 1,7 % par an en moyenne.
Le coût de production (hors travail) a baissé à un rythme moins important, - 0,8 % par an en moyenne, passant d'un montant estimé à 1 210 €/ha en 1992 à 1 079 €/ha.
Selon l'étude, la marge nette, évaluée à 246 €/ha en 1992, ne représente plus que 95 €/ha en 2004.
Le maïs a quant à lui vu son prix à la production diminuer de 4,9 % par an en moyenne sur la période ( 19,7 €/q en 1992, 9,6 €/q en 2004), tandis que les recettes, aides incluses, ont diminuer de 2 % par an.
Le coût de production a diminué plus vite que pour le blé, passant de 1 478 €/ha en 1992 à 1 207 €/ha en 2004 (- 1,9 % par an en moyenne). La marge nette était de 150 €/ha en 2004 contre 215 €/ha en 1992.
La structure des dépenses est assez différente pour les deux céréales. Les dépenses les plus importantes pour le blé concernent l’amortissement du matériel (20 %) et les produits phytosanitaires (17 %). Pour le maïs, l’amortissement du matériel est également important (18 %) mais moins que le poste des « autres biens et services » (21 %) qui comprend les frais d’irrigation. Le coût foncier compte bien plus pour le blé (15 %) que pour le maïs (8 %).
En ce qui concerne les oléagineux, la baisse des prix a été particulièrement importante entre 1991 et 1992 avec leur alignement sur le marché mondial suite à la réforme de la Pac.
Pour le tournesol, la marge se situait autour de 350 euros 2004 par hectare dans les années 1993-1996, 200 euros par hectare environ entre 1997-2002 et rejoignait celle du blé à 100 euros par hectare en 2004.
Pour le colza, certaines années la marge est proche de celle du tournesol : 1992, 1996, 1999 et 2000, mais les résultats ont été plus favorables en 1993 et 1997, puis ils ont progressé à partir de 2001. En 2004, la marge nette est ainsi évaluée à 300 €/ha.