Le ministre de l'Agriculture Michel Barnier a déclaré samedi à Valence que l'épisode de gel qui a frappé les arboriculteurs de la vallée du Rhône durant le week-end de Pâques était «une catastrophe équivalente à celle de 1975» de par son ampleur géographique.
«Cette catastrophe a un caractère exceptionnel du fait de son étendue qui va de Lyon à Nîmes et touche trois régions: Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Languedoc-Roussillon», a souligné le ministre après avoir visité une exploitation sinistrée à Chateauneuf-sur-Isère (Drôme).
Il a annoncé qu'une cellule de crise allait être mise en place dans chacun des huit départements concernés: Rhône, Loire, Isère, Drôme, Ardèche, Vaucluse, Gard et Bouches-du-Rhône.
«Tous les outils seront mis en oeuvre, des reports de charge, des délais... nous ne laisserons pas tomber les arboriculteurs qui sont touchés et dont beaucoup sont désespérés», a assuré le ministre, estimant qu'il était «trop tôt» pour chiffrer l'aide à apporter.
Evoquant également la crise de la fièvre catarrhale, M. Barnier a par ailleurs réaffirmé la nécessité d'améliorer la «gestion de crise en France». «Dans notre pays, nous n'avons pas les bons outils et le bon système de gestion de la crise, d'assurance, de prévoyance et de prévention», a-t-il dit ajoutant: «Je veux être le ministre qui, avec les agriculteurs, créera ce système de gestion de crise.»
Près de 80% de la production d'abricots du Gard devrait être perdue après le phénomène de «gelée noire» qui a frappé de nombreux vergers durant le week-end pascal, selon la chambre d'agriculture du département. La production de pêches et de cerises, ainsi que celle des pommes et des poires, devrait également être touchée à des degrés divers.