La ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a rappelé vendredi sa « grande réserve » sur les projets d'exploration de gaz et d'huile (pétrole) de schiste en France, dont l'interdiction est demandée par plusieurs propositions de loi parlementaires.
« On a une très forte mobilisation des parlementaires, je n'ai pas caché depuis le début ma grande réserve sur ces projets », a-t-elle déclaré sur France Inter.
« Sur la base de ce qui se passe aux Etats-Unis, les choses sont claires, l'exploitation telle qu'elle est proposée n'est pas possible », a-t-elle dit.
La ministre a néanmoins souligné le « risque juridique », si une interdiction était décidée en France, « d'avoir à indemniser » les industriels qui ont obtenu les permis d'exploration de gaz et d'huile de schiste.
Trois propositions de loi ont été déposées à l'Assemblée pour interdire la recherche et de l'exploitation de ces hydrocarbures non conventionnels, par le groupe socialiste, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Christian Jacob, et par l'ancien ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo.
La proposition socialiste doit être examinée le 12 mai.
Selon Les Echos, le gouvernement a décidé de déclencher l'urgence sur celle de Christian Jacob, qui serait donc examinée plus tôt.
La décision de déclarer l'urgence sur une proposition de loi (ou sur un projet) appartient au Premier ministre.
Si cette décision est prise, elle sera annoncée en conférence des présidents, mardi matin, à l'Assemblée, par Bernard Accoyer.
La proposition pourrait alors être discutée en séance, lors de la prochaine « niche » parlementaire de l'UMP, le 10 mai.
Des permis d'exploration ont été accordés pour le gaz de schiste au printemps de 2010 dans le sud de la France et pour l'huile (pétrole) de schiste en 2008 et 2009 dans le Bassin parisien.
A la suite de la forte opposition d'élus et de plusieurs manifestations, les travaux sont suspendus pour le gaz de schiste dans l'attente des conclusions de la mission d'évaluation sur les enjeux environnementaux, au début de juin.
Pour l'huile de schiste, seuls des forages conventionnels sont autorisés à partir du 15 avril, mais sans fracturation hydraulique. Cette technique de forage cristallise l'opposition des défenseurs de l'environnement, qui dénoncent ses conséquences sur les nappes phréatiques.
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