Le Modef a écoulé jeudi matin dix tonnes de fruits et de légumes frais vendus directement aux consommateurs, comme il le fait traditionnellement depuis des années, Place de la Bastille à Paris. Le syndicat était également présent dans plusieurs villes de banlieue.
« C'est une opération éclair et réussie, nous n'avons pas trouvé un seul consommateur qui soit surpris de notre critique des grands magasins », s'est félicité Raymond Girardi, président de cette organisation proche du parti communiste, à l'origine de cette initiative qui a lieu presque tous les étés depuis 15 ans.
La vente a commencé vers 8 h 00 et, à 10 h 45, il ne restait sur place qu'un tas de cagettes et de palettes vides.
Les agriculteurs proposaient aux consommateurs tomates, melons, nectarines, prunes, poires, salades et pommes de terre acheminés du Lot-et-Garonne..
« J'en ai eu pour 11 euros, j'aurais payé 25 euros en supermarché », note Jean Laborit, un riverain qui repart chargé de poires, de nectarines et de prunes.
L'objectif de cette opération symbolique était de défendre, selon le Modef, le pouvoir d'achat des producteurs, dont les revenus sont en baisse continue depuis quelques années.
Le syndicat accuse la grande distribution de réaliser des marges abusives. Il demande une loi pour contrôler ces marges et un calendrier sur les importations des grandes surfaces, soutient Raymond Girardi, lui-même producteur de maïs doux et de tomates.
En réaction à l'opération du Modef, qui a aussi eu lieu dans une trentaine de villes à la périphérie de Paris, la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) a contredit certains prix avancés par le syndicat.
Dans un communiqué, l'organisation qui représente une partie de la grande distribution a cité l'exemple de la nectarine, l'un des fruits les plus consommés en cette période de l'année: les prix moyens de la nectarine chair blanche s'élèvent de 2,10 euros à 2,51 euros le kilo, et non à 4 euros comme l'affirme le Modef, selon la FCD.
Les enseignes rappellent également qu'elles se sont engagées cette année à modérer leurs marges pour les fruits et légumes en crise, afin d'accompagner les producteurs.
En mai, sous la pression du président Nicolas Sarkozy, la grande distribution avait signé des accords de modération de marges sur les prix des fruits et légumes afin de protéger les revenus des producteurs.
Voir la vidéo et le diaporama.
Lire également:
- Fruits : la filière melon en crise estivale (18 août 2010)
- Fruits d'été: succès en demi-teinte des ventes au déballage (9 août 2010)