Les Etats membres de l'Union européenne ont adopté mercredi les propositions de la Commission visant à abroger les normes de commercialisation applicables à 26 types de fruits et légumes. Il s'agit des abricots, artichauts, asperges, aubergines, avocats, haricots, choux de Bruxelles, carottes, choux-fleurs, cerises, courgettes, concombres, champignons de couche, aulx, noisettes en coque, choux pommés, poireaux, melons, oignons, pois, prunes, céleris à côtes, épinards, noix en coque, pastèques et chicorées Witloof.
«Les normes relatives à la taille et à la forme des fruits et légumes appartiennent désormais au passé», lance la Commission européenne dans un communiqué.
«Une nouvelle ère commence pour les concombres courbes et les carottes noueuses», a déclaré Mariann Fischer Boel, commissaire à l'Agriculture, qui souhaite avec cette décision «réduire les lourdeurs administratives inutiles». Selon elle, «dans la conjoncture actuelle, caractérisée par le prix élevé des denrées alimentaires et des difficultés économiques généralisées, les consommateurs doivent avoir la possibilité de choisir parmi une gamme de produits la plus large possible. Il est absurde de jeter des produits parfaitement comestibles au simple motif qu'ils sont de forme irrégulière.»
Pour dix types de fruits et légumes (pommes, agrumes, kiwis, laitues, pêches et nectarines, poires, fraises, poivrons, raisins de table et tomates), les normes de commercialisation seront maintenues. Ces produits représentent à eux seuls 75% de la valeur des échanges de l'UE, indique Bruxelles.
Mais même pour ces dix produits, les Etats membres pourront autoriser la vente au détail des spécimens ne correspondant pas aux normes «pour autant qu'ils soient étiquetés de manière à les distinguer des produits relevant des catégories extra, I et II».
La Commission doit maintenant adopter officiellement ces modifications qui ne devraient s'appliquer qu'à compter du 1er juillet 2009.
Ce «démantèlement des normes de commercialisation» n'est pas apprécié par le Copa-Cogeca (syndicats agricoles et coopératives de l'UE), qui estime dans un communiqué paru mercredi que la «Commission européenne ignore les intérêts de la filière européenne des fruits et légumes».
Selon l'organisation, «l'utilisation de paramètres objectifs comme le calibre et l'homogénéité permet de déterminer un prix pour chaque qualité, de manière claire et équivoque, du producteur au consommateur». Le sécretaire général du Copa-Cogeca, Pekka Pesonen, craint que «l’absence de normes communautaires conduise à ce que les Etats membres établissent des normes nationales et que les normes privées prolifèrent, ce qui va à l’encontre du bon fonctionnement du marché unique et de la simplification».