Le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire a annoncé mardi une aide immédiate de plusieurs millions d'euros aux producteurs de fruits et légumes français, ainsi qu'un durcissement des sanctions contre les fraudes dans ce secteur.
Parmi les mesures à effet immédiat que le ministre est allé annoncer dans les Pyrénées-Orientales pour apaiser la détresse et la colère des producteurs, Bruno Le Maire a aussi promis qu'il allait demander un effort aux banques pour qu'elles soutiennent la profession, par exemple en étalant ou en reportant des échéances de prêts. « Il ne serait pas normal que les banques que nous avons aidées en 2008 n'aident pas les producteurs en difficulté », a dit le ministre. Il va demander également « des efforts supplémentaires » à la MSA.
Bruno Le Maire s'est rendu mardi après-midi dans les Pyrénées-Orientales pour signifier aux producteurs français que le gouvernement ne les lâcherait pas dans la grave crise qu'ils traversent. La profession l'avait prévenu qu'elle ne se contenterait pas de belles paroles, mais qu'elle attendait des mesures immédiates et concrètes, sans lesquelles les mouvements de protestation des dernières semaines risquaient de continuer et de s'amplifier.
Le ministre a répondu en annonçant plusieurs millions d'euros d'aide, sous la forme par exemple d'allègements de charges ou de reports d'intérêts d'emprunts, lors de la visite d'une coopérative fruitière à Ille-sur-Têt, dans un département qui devrait représenter encore cette année le tiers de la production française de pêches. « C'est un effort financier important dans une période budgétaire particulièrement difficile », a déclaré Bruno Le Maire.
Ce fruit d'été par excellence est emblématique des maux que connaissent les producteurs français : vente à perte, concurrence déloyale de pays comme l'Espagne ou l'Italie, chantage de la grande distribution.
Selon la FDSEA des Pyrénées-Orientales, le coût direct d'une heure de travail est de 11 euros pour un producteur de pêches français quand il est au maximum de 4 ou 5 euros de l'autre côté de la frontière pour un Espagnol.
La profession se dit aussi victime de la grande distribution qui force le producteur à vendre un euro un kilo de pêches qui lui revient 1,40 euro, ou qui va s'approvisionner ailleurs.
Lors d'une table ronde avec les producteurs, M. Le Maire leur a demandé de préciser leurs besoins pour qu'il puisse leur annoncer un montant exact de l'aide financière le 7 septembre, en même temps qu'il présentera le plan de sortie de crise que son ministère leur a déjà promis.
« Au-delà de la détermination du ministre, nous voulons maintenant des actes concrets » dans le cadre du plan de sortie de crise, a affirmé Jérôme Despey, secrétaire général adjoint de la FNSEA. Sinon il y aura « d'énormes difficultés », a-t-il prévenu, expliquant qu'en attendant la date du 7 septembre 2011 « la vigilance est maintenue ». M. Despey fait notamment allusion à la promesse, en mars dernier, du Premier ministre François Fillon de baisser les charges sur le coût du travail permanent dans l'agriculture à partir du début de 2012.
Bruno Le Maire a accédé à une autre exigence de la profession en annonçant un renforcement des sanctions, contre les grossistes en particulier, qui s'approvisionnent illégalement pour vendre les fruits et les légumes moins chers. Il a promis un décret en ce sens dans les prochaines semaines.
« Aujourd'hui, les sanctions sont insuffisantes, et ceux qui en crèvent à la fin, ce sont les producteurs », a-t-il déclaré devant un péage de l'autoroute A9 au sud de Perpignan, lors d'une opération de contrôle des camions espagnols qui y forment un flux incessant. Il s'agit de traquer plus intensivement les camions qui transportent sans bon de commande des marchandises dont on perd ainsi la trace.
Ce sont là, a expliqué M. Le Maire, des mesures immédiates nécessaires mais pas suffisantes. « Il faut passer le moment actuel qui est absolument dramatique. Des milliers de producteurs en France sont prêts à mettre la clé sous la porte. »
Au-delà, M. Le Maire a rappelé qu'on ne pourrait pas faire l'économie de réformes à long terme. Il a évoqué une réorganisation de la commercialisation et un regroupement de l'offre pour que les producteurs se retrouvent « en position de force face aux distributeurs ».
Il faudra aussi harmoniser les pratiques européennes du travail, a-t-il dit. Mais les producteurs français auront aussi « des efforts à faire pour être compétitifs ».
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que de baratins
mercredi 24 août 2011 - 13h44
compétitivité , harmonisation Européenne des mots encore des mots, mais aucune action engagée, pendant se temps là le dumping social continue; Chaque pays défend sa patrie et compte tenue du contexte d'endettement public cela paraît irréversible. Ainsi , nous serons confrontés à terme à une disparition inéluctable de producteurs, les hommes politiques le savent ils font semblants de participer a la déconfiture. l'Europe s