Avec 24,1 millions de mètres cubes de bois commercialisés chaque année (soit les dex tiers de la production nationale) et 41.000 emplois à la clé, la forêt privée est un acteur économique important, a souligné jeudi la Fédération des forestiers privés de France.
En tout, 11 millions d'hectares de forêt sont aux mains de 3,5 millions de propriétaires privés (dont seulement 500.000 possèdent plus de 4 hectares). Les agriculteurs ne représentent que 12 % des propriétaires. La forêt publique, pour sa part, couvre 4 millions d'hectares.
Deux propriétaires sur trois se disent prêts à s'agrandir... sauf que la forêt se vend peu. Les transactions ne concernent que 150.000 ha par an, à des prix qui peuvent aller d'un millier d'euros l'hectare jusqu'à 10.000 €/ha, le prix moyen se situant à 5.500 €/ha.
Non seulement la forêt française change peu de mains, mais elle est également sous-exploitée.
Les recettes tirées de la commercialisation du bois sont trop faibles comparées aux coûts d'exploitation et de renouvellement. Et l'aval est peu adapté : le secteur de la construction, notamment, l'un des secteurs porteurs, est demandeur de résineux, alors que les forêts françaises comportent une majorité d'essences feuillues.
Les Forestiers privés de France travaillent sur différents axes pour augmenter la mobilisation de la ressource en bois. Car le gisement est considérable, de même que les enjeux en termes d'emplois et de développement des territoires ruraux.
Cela ne signifie pas pour autant convertir les forêts françaises en résineux. « Ce n'est pas à la forêt à s'adapter à la demande, mais à l'aval de tirer parti des forêts que l'on a sur notre territoire », estime Luc Bouvarel. L'idée serait donc plutôt d'accompagner l'aval pour trouver des débouchés adaptés à notre forêt.
Le nerf de la guerre étant toujours l'argent, les forestiers privés travaillent avec l'interprofession du bois sur de nouvelles sources de financement. L'interprofession réclame en effet de percevoir une partie (25 %) de la rente qui sera générée dès 2013 par les achats de quotas carbone par les entreprises qui y sont soumises.
Les forestiers privés continuent par ailleurs à travailler avec des entreprises volontaires (non soumises à quota) qui achètent des crédits carbone en finançant des actions permettant d'améliorer le rôle de captation du carbone de la forêt.
D'autres chantiers sont en cours : faire évoluer le dispositif assuranciel de la forêt, rémunérer les services rendus par la forêt, notamment dans la production d'eau potable, etc.