Les prix des terres en zones céréalières ont grimpé en 2008, sous la pression conjuguée des cours et des collectivités.
Depuis 2000, le prix de l'hectare dans l'Eure-et-Loir a toujours oscillé entre 5.000 et 5.200 euros. Mais, en 2008, la donne a changé: ce prix a brutalement grimpé à 5.840 euros l'hectare. Et dans la Beauce, la hausse frôle même les 1.000 euros en un an.
Selon la Safer du Centre, cette évolution spectaculaire s'explique avant tout par la hausse des prix des céréales qui «a engendré une capacité d'investissement pour les agriculteurs». L'autre raison vient du faible volume des ventes conjugué à «une demande forte des agriculteurs pour l'installation et l'agrandissement».
Le volume du marché du foncier accessible a en effet chuté de 29% en un an dans l'Eure-et-Loir. Dans le Loiret, la hausse des prix est régulière depuis dix ans: en 2000, pour acquérir un hectare, 4.300 euros suffisaient. En 2008, il faut débourser plus de 5.600 euros.
Aux raisons évoquées s'ajoute la demande des collectivités locales, qui tire les prix vers le haut. «Cette pression peut être directe au travers d'acquisitions foncières, explique Elodie Matter, de la Safer du Centre, mais aussi indirecte lorsque des exploitants agricoles expropriés réinvestissent leurs indemnités dans la terre.»
En revanche, dans le Cher et l'Indre, la tendance est à la stabilité, voire à la baisse, même en zones céréalières. Dans ces deux départements, le marché est beaucoup plus ouvert, la pression moins forte.
Toutefois, la Safer souligne «l'effet DPU»: «Le prix global d'acquisition paraît stable. Mais un montant supplémentaire est à présent affecté à l'indemnisation de l'exploitant sortant pour ses DPU. Il n'apparaît plus dans le prix principal d'acquisition», rappelle Elodie Matter. Cependant, dans le Cher comme dans l'Indre, les prix sont encore de 50% supérieurs à ceux de 2000.
Artificialisation croissante Les surfaces vouées à l'artificialisation dans le Centre ont représenté 5,2% des surfaces vendues en 2008. Cette consommation de terres agricoles n'était que de 1 à 2% il y a dix ans. Ces 5% des surfaces vendues représentent 19% des valeurs échangées, confirmant le très haut niveau de prix de ces parcelles. |