Après deux années de crise de FCO (fièvre catarrhale ovine), le recul des apports sur les foirails ralentit. « L'an dernier, 1,4 million d'animaux ont transité sur les marchés », annonce Aurélien Tenèze, le directeur de la Fédération française des marchés de bétail en vif (FMBV). Ce sont 50.000 têtes de moins qu'en 2008. Mais ce repli masque des tendances divergentes : un recul des apports de moutons atténué par la progression en bovins.
Les foirails ne sont pas épargnés par le déclin de la production ovine. Les effectifs ont perdu 58.000 têtes. Mais le ralentissement de la décapitalisation en fin d'année et le rééquilibrage des aides sont des signes encourageants pour 2010. « Les foirails réalisent aussi les notifications de mouvement pour les éleveurs, ajoute Aurélien Tenèze. Et les contrats prévus pour la majoration de l'aide ovine peuvent être signés avec des opérateurs sur les marchés. Cela attire des éleveurs qui souhaitent rester indépendants. »
En bovins, le bilan est positif. Les effectifs d'animaux de boucherie sont stables, à 290.000 têtes. Ils reculent légèrement en veaux et progressent de 3 % en broutards et de 10 % en maigre. Pourtant, rien ne semblait gagné en début d'année. « L'accès à la vaccination a été difficile, ce qui a perturbé les échanges, se souvient Aurélien Tenèze. Et le décalage des naissances a sûrement dû tirer les chiffres de fréquentation vers le bas. La hausse des apports aurait pu être plus conséquente. Ce qui est encourageant pour 2010. »
Petit bémol, la FCO a laissé des traces. En deux ans, les marchés ont perdu 400.000 têtes, dont 267.000 bovins et 133.000 ovins. Et comme après chaque crise, ces effectifs n'ont pas été retrouvés.
Si les difficultés perdurent sur une majorité de foirails, certains tirent leur épingle du jeu. Bourg-en-Bresse se hisse en tête du classement avec plus de 111.000 animaux.
« Par ailleurs, les cadrans résistent toujours », note Gilles Rousseau, le président de la FMBV. A Saint-Christophe, la vente au cadran du maigre a redynamisé les ventes. Les marchés du Sud, comme Agen et Rabastens, se redressent après une année marquée par les restrictions de mouvements.
Pour d'autres, comme Lezay, la reprise est difficile, car des circuits parallèles se sont mis en place. « Avec plus d'un million d'animaux échangés, les cotations réalisées sur les marchés demeurent un thermomètre fiable pour la filière », observe Gilles Rousseau.
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