Environ 200 salariés de l'ex-abattoir Gad de Josselin, qui fait l'objet d'un plan de 225 suppressions d'emploi dans le cadre de sa reprise par le groupe Intermarché, ont manifesté mercredi matin devant le siège de leur ancienne maison-mère, la Cecab, à Saint-Allouestre (Morbihan), a-t-on appris de source syndicale.
Les manifestants protestent contre les conditions de mise en œuvre du plan de licenciement économique collectif de la SAS Gad, homologué lundi par la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Dirrecte) du Morbihan, sans que les salariés soient informés, notamment, des mesures d'accompagnement de ce plan. Ils demandent à leur nouvel employeur, la SVA Jean Rozé (groupe Intermarché), mais aussi à la Centrale coopérative agricole bretonne (Cecab), l'ancien propriétaire de Gad, ainsi qu'aux administrateurs judiciaires, de « prendre leurs responsabilités ».
Une rencontre entre les représentants syndicaux CFDT, ceux de la Dirrecte et la direction de « Josselin porcs abattage », nom de la nouvelle entité, devrait avoir lieu mercredi après-midi à Lorient, selon Patrick Piguel, délégué central CFDT.
Les salariés avaient été avisés vendredi, au lendemain de la validation du plan de reprise par la justice, des noms des 530 salariés repris sur les 755 employés par Gad. Dénonçant « la façon odieuse que la direction a employée pour informer les salariés de leur avenir », la CFDT affirme que les « licenciables », aujourd'hui « dispensés de travail », sont « laissés à l'abandon dans la nature, sans interlocuteur vers qui se tourner ».
Le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) « fait état d'un dispositif d'accompagnement des salariés. Force est de constater qu'aujourd'hui celui-ci n'est pas activé par la procédure alors que la situation l'impose », déclare le syndicat dans un communiqué. La CFDT, qui se réserve le droit de contester l'homologation du plan social au tribunal administratif, s'insurge également contre le recrutement par leur nouvel employeur d'une dizaine de salariés intérimaires « alors même que les anciens salariés ne sont pas encore formellement licenciés ». Elle considère cela comme « une insulte aux salariés dans l'attente de leur licenciement ».