Le porte-parole de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel, a refusé de se rendre à une convocation mardi de la gendarmerie d'Abbeville (Somme) pour y être entendu sur une action le 12 septembre 2013 des opposants à la ferme dite des 1.000 vaches, a-t-il annoncé.
Convoqué à 14h00 dans le cadre d'une enquête pour « vols et dégradation en réunion », le syndicaliste paysan ne s'est pas présenté aux gendarmes et s'en explique dans une lettre au procureur de la République d'Amiens, Bernard Farret, dont le contenu a été rendu public par la Confédération paysanne.
« J'ai déjà été entendu dans le cadre de ladite enquête », tient-il à préciser, ayant été placé en novembre sept heures en garde à vue et « vous comprendrez, écrit-il, qu'entre ma vie de paysan et mes obligations de porte-parole de la Confédération paysanne, je ne peux me permettre de venir à deux reprises jusqu'à Abbeville, à 700 km de ma ferme ».
Le porte-parole de la Confédération paysanne affirme que l'action des opposants à la ferme est « légitime », parce que « la justice ne fait rien pour arrêter la folie destructrice du projet porté par Michel Ramery », un projet qui, assure-t-il, « porte en germe une accélération incontrôlable de la disparition des paysans ».
« A terme, il ne faudrait plus que 2.500 usines (de ce type ndlr) pour arriver à la production laitière des 75.000 fermes laitières d'aujourd'hui » et « nous n'avions pas le choix », justifie-t-il.
M. Pinatel « ne compte pas pour autant [se] soustraire à la justice ». « Je pense seulement qu'il y a assez de gendarmeries sur le territoire pour m'épargner ce déplacement », commente-t-il.
« Il n'y a pas de sanction directe, du fait de ne pas répondre à une convocation », a réagi le procureur de la République d'Amiens, Bernard Farret.
« En revanche, le fait qu'il n'ait pas répondu, ça ouvre la voie à des procédures plus contraignantes. On peut aller le chercher et le placer en garde à vue en utilisant le recours à la force publique », a-t-il déclaré à l'AFP.
M. Farret a indiqué que « la procédure va se poursuivre » et que le porte-parole de la Confédération paysanne « sera à nouveau convoqué », mais cette fois de manière « plus contraignante », tout en précisant que « pour l'instant, rien n'est fixé ».