Les vaccins contre la FCO sont-ils trop chers ? C'est une des questions dont ont débattu les représentants des éleveurs, des vétérinaires et des laboratoires, le 27 janvier dernier, sous la houlette du ministère de l'Agriculture. Il est aujourd'hui délicat de polémiquer sur ce sujet. C'est prendre le risque de ralentir un peu plus une campagne de vaccination volontaire qui a du mal à décoller. Et de devoir en assumer les conséquences si la maladie ressurgit dans l'Hexagone.
« Notre message ne change pas, insiste Frédéric Noizet, le secrétaire général de la Fédération nationale ovine, il faut vacciner. Nous nous félicitons de l'évolution des vétérinaires vers des tarifications horaires, mais le prix des doses est un frein à la vaccination à grande échelle. »
Surtout lorsqu'il est identique pour un broutard et un agneau. Les professionnels espèrent que l'arrivée de deux vaccins bivalents réservés aux ovins réglera une partie du problème. L'un d'entre eux est déjà qualifié de vaccin « low-cost » (à coût réduit), mais cela reste à confirmer.
Ce débat sur les prix des vaccins était sans doute prévisible. L'Etat, lorsqu'il commande des doses par millions, peut écraser les prix. Aujourd'hui, les vétérinaires négocient les tarifs avec les laboratoires et choisissent le plus intéressant. Pour obtenir le produit le moins cher, l'éleveur ne peut que mettre en concurrence plusieurs praticiens.
Plus largement, ce qui arrive avec cette maladie pose une question sur la façon dont la politique sanitaire française pourrait évoluer. Comment prétendre vacciner massivement le cheptel français en libéralisant le marché ? Car c'est ce qu'a fait le ministère en laissant les éleveurs seuls face aux laboratoires.
Il n'y a qu'à se souvenir du dernier épisode de fièvre aphteuse en Grande-Bretagne. Il prouve que mélanger le sanitaire avec des impératifs économiques ne conduit à rien de bon.
Une courte pause En France, la période d'inactivité de l'insecte qui véhicule le virus de la FCO a commencé le 27 décembre 2010. Cela permet notamment d'alléger les conditions de mouvement des animaux. La pause a été de courte durée. Paris a annoncé le 26 janvier que l'activité vectorielle avait repris le 17 janvier. |
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