Luc Guyau, agriculteur en Vendée, président des chambres d'agriculture (APCA) et président de la FNSEA entre 1992 et 2001, a été élu, dimanche, président du conseil de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
L'instance dirigeante de la FAO, dont le directeur est Jacques Diouf, est la Conférence des nations membres, qui se réunit tous les deux ans. La Conférence élit un Conseil de 49 nations membres qui est son organe exécutif. Le Conseil s'occupe en particulier de la situation de l'alimentation et de l'agriculture dans le monde ainsi que du Programme de travail et de la gestion financière de la FAO. Les membres du conseil sont élus pour trois ans.
«En élisant un agriculteur, les 190 pays membres (de la FAO, NDLR) ont marqué leur reconnaissance à l'égard des agriculteurs qui contribuent à assurer une offre alimentaire suffisante et, par là même, à relever le défi de la sécurité alimentaire mondiale», indique un communiqué de l'APCA.
Le successeur de Luc Guyau à la tête des chambres d'agriculture sera désigné au début de 2010.
«La FNSEA apporte tout son soutien à Luc Guyau dans cette nouvelle responsabilité et ressent beaucoup de fierté après l’élection de l’un des siens à la présidence du conseil de la FAO», a fait savoir le syndicat, lundi, dans un communiqué.
«La FAO a de grands défis à relever. A l’heure où la population mondiale ne cesse d’augmenter, l’urgence est de prendre des mesures pour subvenir aux nouveaux besoins alimentaires et lutter contre la faim dans le monde. Il est devenu indispensable de reconnaître le droit à l’indépendance et à la sécurité alimentaire de chaque région du monde, notamment les plus pauvres», affirme la FNSEA.
«Les positions et les engagements de Luc Guyau, sans cesse réaffirmés dans les grandes réunions internationales, seront de nature à modérer les excès de la globalisation et du libéralisme débridé dans les échanges internationaux, excès générateurs de désordres économiques, sociaux et environnementaux», poursuit-elle.
«Peut-on aujourd’hui faire confiance à celui qui, à l’aide de son syndicat, a jeté l’Europe dans une course folle au productivisme dans l’ambition de ''nourrir le monde''?», s'est quant à elle interrogée la Confédération paysanne.
«Espérons qu’il ne mette pas en œuvre ce qui l’animait hier encore et qu’il saura tirer les conclusions qui s’imposent: le droit des peuples à la souveraineté alimentaire est la base de sa sécurité alimentaire», a-t-elle ajouté.
Bruno Le Maire «se réjouit de l’élection de Luc Guyau au poste de président indépendant du conseil de la FAO», a indiqué le ministère le l'Agriculture, dans un communiqué.
Luc Guyau «sait d’ores et déjà pouvoir compter sur le soutien de la France à l’action énergique qu’il mènera pour répondre aux défis de la sécurité alimentaire mondiale», ajoute-t-il.