La production mondiale d'éthanol augmentera de près de 200% d'ici à 2015, passant de 55,7 milliards à 162 milliards de litres, selon une étude présentée mercredi dans le cadre de la première Conférence mondiale des biocarburants qui se tient à São Paulo jusqu'à vendredi.
En 2010, la demande d'éthanol sera de 101 milliards de litres, face à une offre de 88 milliards de litres seulement.
«On arrivera autour de l'équilibre en 2015 quand l'offre devra se situer à quelque 162 milliards de litres et la demande à 150 milliards de litres», précise le rapport élaboré conjointement par l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), la Commission économique pour l'Amérique latine de l'ONU (Cepal) et la Banque brésilienne de développement économique et social (BNDES, publique).
En 2007, le monde a produit 55,7 milliards de litres d'alcool combustible dont 26 milliards aux Etats-Unis (à base de maïs), 20 milliards au Brésil (à base de canne à sucre), 7,4 milliards dans les pays asiatiques et près de 2,3 milliards dans l'Union européenne.
La production mondiale d'éthanol en 2007 a représenté près de 4% de la consommation mondiale d'essence, précise l'étude.
«Les biocarburants et l'éthanol n'ont pas été pensés comme des remplaçants au pétrole mais comme des additifs», a déclaré le brésilien José Graziano, représentant de la FAO en Amérique latine et aux Caraïbes.
Pour 2050, «nos prévisions sont qu'il y aura suffisamment d'espace sur la terre pour la production de biocarburants», si l'on tient compte de «l'addition de 5% de biodiesel et de 10% d'éthanol dans les combustibles dérivés du pétrole en moyenne dans le monde», a précisé M. Graziano, qui a mis en place au Brésil le programme d'éradication de la faim, baptisé «Faim Zéro».
Le document rappelle que, depuis l'an 2000, la production mondiale d'éthanol a triplé et que celle de biodiesel a quadruplé alors que celle du pétrole n'a augmenté que de 7%.
«Ce scénario pourrait changer de façon très rapide dans la plupart des grands pays consommateurs d'énergie en raison de l'application de politiques orientées vers une utilisation beaucoup plus grande des biocarburants pour la prochaine décennie», conclut le texte.