(Article complété le jeudi 15 mars)
L'Autorité de la concurrence française a infligé, mardi, de lourdes amendes d'un montant total de 242,4 millions d'euros à des producteurs français et allemands de farine accusés d'ententes illicites, selon une décision mise en ligne mardi.
Sept producteurs français membres des groupements France Farine (marque Francine) et Bach Mühle ont écopé d'une amende de 146,9 millions d'euros pour s'être entendus sur les prix et la production en France de farine destinée à la vente en grande distribution.
Un cartel plus large, regroupant 13 meuniers ou groupements de meunerie français et allemands, a par ailleurs été condamné à 95,5 millions d'euros d'amende pour avoir limité les importations de farine entre les deux pays entre 2002 et 2008.
Parmi eux figurent, du côté français, France Farine, Bach Mühle, Grands Moulins de Paris, Grands Moulins de Strasbourg et Axiane Meunerie. Du côté allemand, les groupes mis en cause sont Bindewald, Bliesmühle, Flechtorfer, Friessinger, Heyl, Mills United, Saalemühle et VK Mühlen.
L'Autorité estime que ces ententes ont entraîné un surcoût final de 11 % pour le consommateur.
France Farine, entreprise créée en 1965 ayant pour actionnaires notamment Nutrixo (62,5 % du capital) et Epis-Centre (25 %), détient plus de la moitié du marché français du secteur en valeur.
Coop de France, et sa section Métiers du grain, s'insurgent, mercredi 14 mars dans un communiqué, contre la décision de l'Autorité de la Concurrence qui, « par le montant excessif des sanctions prononcées, ne tient pas compte de leurs conséquences économiques et du nécessaire maintien d'une activité de transformation agroalimentaire en France ».
« La filière farine française, par cette condamnation, est mise en péril », indique Coop de France qui demande au Gouvernement français de faire appel de cette décision « aux conséquences dramatiques ».
Les Grands Moulins de Strasbourg ont indiqué, mercredi 14 mars, qu'ils contestaient la décision de l'Autorité française de la concurrence et qu'ils allaient faire appel. « Les Grands Moulins de Strasbourg maintiennent l'ensemble des contestations qu'ils ont élevées au cours de la procédure et entendent interjeter appel de cette décision qu'ils estiment incompréhensible et injustifiée », a indiqué l'entreprise alsacienne dans un communiqué.