Les centaines de millions de tonnes de déchets issus de l'industrie des engrais phosphatés causent de graves pollutions dans différentes régions de Chine, a affirmé Greenpeace le mardi 2 avril 2013 à Pékin.
Depuis 2001, la Chine a plus que doublé ses capacités de fabrication d'engrais phosphatés, pour devenir leader avec 40 % de la production mondiale. Le pays souffre même aujourd'hui de surcapacités, selon Greenpeace.
Or cette industrie génère un sous-produit très polluant, le phosphogypse, dont on retrouve d'énormes quantités stockées de façon illégale et dangereuse, une « bombe à retardement » dénoncée par l'organisation de défense de l'environnement dans un rapport d'enquête rendu public mardi.
« La Chine a désormais accumulé au moins 300 millions de tonnes de phosphogypse, soit plus de 200 kg par habitant. Et le pire est que le phosphogypse contient une gamme de substances extrêmement nocives », a déclaré Lang Xiyu, un rédacteur de cette enquête intitulée « Vivre en danger ».
L'ONG a présenté des photos et des films vidéos montrant l'existence de gigantesques dépôt en plein air de phosphogypse (dont l'un couvrant 33 hectares dans la province du Sichuan), à proximité de cours d'eau ou de zones habitées, selon elle en violation flagrante des lois en vigueur.
Des prélèvements effectués sur place ont révélé la présence d'arsenic, de cadmium, de chrome, de mercure et autres métaux lourds très nocifs.
« Ces échantillons que nous avons collectés ne montrent que la partie émergée de l'iceberg », a assuré Lang Xiyu.
« Il est vital que le gouvernement s'attaque au problème et apporte un soutien aux victimes de l'égoïsme de grandes sociétés. Nous ne pouvons plus continuer à faire comme s'il n'y avait pas 300 millions de tonnes de phosphogypse qui polluent notre sol, notre eau et notre air. »