Alors que doit s'ouvrir prochainement le grand débat national sur la transition énergétique, l'Ademe (Agence de l'Environnement et de la maîtrise de l'Energie) a présenté le 8 novembre des scénarios énergétiques pour atteindre une réduction de la consommation d'énergie de 20 % d'ici 2030 et de 50 % d'ici 2050. Ces scénarios sont aussi étudiés dans le cadre de l'engagement pris par la France de diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050.
Selon l'Ademe, l'objectif à l'horizon 2030 serait atteignable en particulier grâce à des efforts sur le secteur du logement, tandis que l'objectif à l'horizon 2050 nécessiterait davantage d'efforts sur les transports.
Sur le volet agricole, le scénario de l'Ademe suppose une évolution du modèle alimentaire avec notamment une « réduction des surconsommations en glucides et protéines et un rééquilibrage entre protéines animales et protéines végétales », avec notamment une baisse de 25 % de la consommation de laitages. Il suppose également de réduire les pertes et gaspillages.
Concernant les pratiques agricoles, l'Ademe mise sur une évolution vers des pratiques plus durables, « tout en restant dans une logique de maintien d'un fort niveau de productivité ». Elle table sur 60 % des surfaces en approche « intégrée », 30 % en biologique et 10 % en conventionnel. Les points clés sont la réduction des apports d' engrais minéraux (- 37 %), l'amélioration de l'autonomie protéique des élevages (jusqu'à 75 %), le développement de la méthanisation (50 % des déjections méthanisées), le maintien des prairies permanentes, la simplification du travail du sol, le développement des cultures intermédiaires et le développement des surfaces en agroforesterie et des haies.
Le scénario de l'Ademe prévoit que le niveau d'artificialisation nette des sols devient nul à partir de 2030. Enfin, la consommation énergétique du secteur agricole passerait de 3,9 Mtep en 2010 à 2,3 Mtep en 2050.
A télécharger : le rapport de l'Ademe (volet agricole pour 2030 à la page numérotée 7, puis pour 2050 à la page 22)