Le gouvernement a présenté mercredi ses « emplois d'avenir » pour les jeunes non qualifiés des quartiers défavorisés et ceux des zones rurales où le chômage des jeunes est supérieur à la moyenne.
L'urgence est à « la bataille de l'emploi » et ce projet visant 150.000 contrats en 2014, dont 100.000 dès 2013, y répond avec des emplois « de qualité » pour des jeunes non qualifiés qui constituent « le cœur du chômage des jeunes », a souligné le ministre du Travail, Michel Sapin.
Pour les moins qualifiés, notamment les 120.000 jeunes sortant chaque année du système scolaire sans diplôme, le taux de chômage dépasse les 40 %.
Le texte sera le premier soumis aux députés à partir du 10 septembre 2012. L'objectif est de signer au plus tôt les premiers contrats, avant même le 1er janvier si services de l'Etat et futurs employeurs sont prêts, a annoncé M. Sapin à la presse.
Dans le budget de 2013, 2,3 milliards d'euros seront inscrits pour la mesure, dont le coût est estimé à 1,5 milliard par an « en rythme de croisière ».
A la différence des « emplois jeunes » de l'ère Jospin, dont ils s'inspirent, ces contrats seront prioritairement destinés aux 16-25 ans sans diplôme ou peu qualifiés.
Ils bénéficieront avant tout aux jeunes « des zones urbaines sensibles » et des zones rurales où le chômage des jeunes est supérieur à la moyenne.
Une dérogation est prévue pour l'Education nationale qui pourra embaucher 18.000 étudiants boursiers à bac+2 se destinant à l'enseignement.
L'Etat subventionnera (à hauteur de 75 % du Smic), pendant un à trois ans ces contrats, CDD ou CDI, généralement à temps plein et concentrés « dans des activités d'avenir ou dont l'utilité sociale est avérée » : filière verte, secteur social, aide aux personnes, filières numériques, tourisme.
Seront éligibles les employeurs du secteur non marchand et à la marge ceux du privé. M. Sapin promet un « accompagnement renforcé ».
Pour le gouvernement, il s'agit d'une première mesure qui sera suivie d'un autre projet à visée plus ambitieuse : 500.000 « contrats de génération » en cinq ans pour encourager l'embauche de jeunes en CDI et le maintien dans l'emploi des seniors.