Un rapport de la Commission européenne a évalué les impacts économiques d'une politique de réduction des gaz à effet de serre (GES) sur l'agriculture européenne, dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.
Ce document, rendu public au début de 2015, se fonde sur une simulation préexistant modélisant l'impact de la Pac régionalisée sur l'agriculture européenne. Pour l'occasion, ce modèle a été amélioré pour prendre en compte des technologies permettant de réduire les GES.
Un développement nécessaire des nouvelles technologies
Cette nouvelle modélisation prend en compte six technologies en plein développement que sont : la méthanisation, les inhibiteurs de nitrification, une meilleure planification des apports d'engrais, l'agriculture de précision ou encore l'adaptation de l'alimentation animale.
Pour encourager les agriculteurs à appliquer ces différents processus, le rapport envisage deux scénarios. Le premier se base sur une baisse imposée des émissions de GES à hauteur de 19 % ou 28 % entre 2005 et 2030, avec des options telles qu'une répartition homogène ou hétérogène de cette réduction selon les pays et la possibilité ou non de vendre et d'acheter des permis d'émission. Le second est construit sur une logique de volontariat encouragée par trois niveaux de subvention à l'équipement des nouvelles technologies.
Moins de bétail et d'hectares cultivés pour une baisse imposée des GES
La modélisation du système avec des objectifs imposés de réduction des GES laisse entrevoir que les solutions passent avant tout par une diminution des têtes de bétail et des hectares cultivés plutôt que par les améliorations possibles des nouvelles technologies qui ne permettraient qu'une légère baisse des émissions.
Ainsi pour une diminution de 19 % des GES, il faudrait par exemple une baisse sur l'Europe de 31 % des troupeaux de bovins destinés à la production de viande et de 3 % des hectares cultivés en céréales. L'activité de bovins à viande serait la plus touchée des productions agricoles car sa diminution entrainerait le plus faible impact économique sur l'agriculture européenne, observe encore la Commission.
Le rapport précise que cette diminution des activités agricoles entrainerait une augmentation des prix, qui comblerait à son tour la perte de revenu des agriculteurs. La Commission européenne table également sur une hausse des rendements qui compenserait la baisse des surfaces.
Des résultats pas si différents en fonction des scénarios
A l'opposé, un modèle basé sur la subvention des nouvelles technologies sans objectif obligatoire n'entrainerait qu'une baisse de 4,5 % des GES.
Cependant, l'étude relativise le fait qu'une diminution des productions par un modèle imposé n'entrainerait pas forcément une baisse de la consommation et donc des importations. Ainsi, les GES qui ne seraient plus émis en Europe le seraient dans d'autres pays du globe. Partant de ce principe, les effets des scénarios subventionnés et imposés pourraient se rejoindre.
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jeudi 26 mars 2015 - 10h26
* L'agriculture est souvent considérée comme ne servant à rien sauf à occuper les agriculteurs dans leur passe-temps favori. Supprimons l'agriculture et les agriculteurs et tout ira mieux ! Que mangerons les gens à ce moment là ? On dirait que personne ne s'en préoccupe. Demande-t-on à l'industrie, aux transports et aux particuliers de supprimer des productions qui ont un marché solvable et qui répondent à un besoin ? Non. Les agriculteurs sont toujours traités comme au Moyen Age comme des gens malléables et corvéables à merci.