En amont du conseil des ministres européens de l'Agriculture qui se tiendra le vendredi 5 septembre 2014, Stéphane Le Foll a annoncé, mercredi devant la presse, être « prêt à utiliser tous les outils de promotion et les mesures de soutien à l'exportation. A l'échelle du marché européen, nous devons d'abord gérer l'urgence que constitue l'afflux de produits. »
Au-delà de la perte du marché russe, c'est l'effet de levier qui est redouté via la baisse des prix des produits agricoles. « Il est quatre fois supérieur au montant net des exportations », estime le ministre de l'Agriculture.
En plus des 200 millions d'euros déjà mobilisés, le fonds de crise de 400 millions d'euros prévu par la Pac pourrait être activé. « C'est politiquement très compliqué de prendre sur d'autres budgets que sur celui de l'agriculture, avoue-t-il. Nous allons cibler les besoins et faire des choix stratégiques. »
Les syndicats agricoles se disent satisfaits de l'implication de Stéphane Le Foll. Cependant, ils dénoncent l'utilisation exclusive du budget agricole pour répondre à « un choix politique ».
« Il ne faut pas qu'une seule partie de la société assume cet embargo », lance Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL).
« C'est aux États membres de prendre en charge les compensations envisagées », continue Xavier Beulin, président de la FNSEA. Et d'en appeler au « manger français » et à la recherche de nouveaux marchés, « avec, pourquoi pas, les soutiens à l'exportation prévus par la Pac ».
« Les agriculteurs n'ont pas à payer les pots cassés ! » (Coordination rurale)
A l'occasion de la réunion sur l'embargo russe, « la Coordination rurale (CR) a formulé des demandes précises », indique le syndicat dans un communiqué du 4 septembre.
« Elle a tout d'abord demandé que les moyens d'intervention et d'indemnisation des agriculteurs mis en difficulté par cette crise ne soient pas prélevés sur le budget de la PAC. En effet, cette situation ne découle que de décisions politiques ne relevant en rien des producteurs agricoles et des filières. »
« La CR a aussi demandé au ministre de mettre en œuvre rapidement tous les moyens nationaux existants pour aider tous les agriculteurs en difficulté dans une conjoncture tendue du fait des conditions climatiques, des prix en chute libre et de la baisse des aides PAC. »
« Elle a également insisté pour qu' aucune discrimination entre les producteurs indépendants de fruits et légumes et ceux en organisation de producteur ne soit mise en place, contrairement à ce qui semble prévu par FranceAgriMer. »
« Des mesures de régulation sont essentielles » (Confédération paysanne)
« La crise est là, il faut la gérer, cela ne fait aucun doute, et c'est pourquoi nous avons participé à la réunion aujourd'hui rue de Varenne », indique la Confédération paysanne dans un communiqué du 3 septembre.
« Il y a urgence à soutenir tous les paysans concernés, sans aucune discrimination. Les mesures de retrait, mises en place par la Commission européenne, ne feront qu'atténuer la crise. En parallèle, le ministre de l'Agriculture semble, lui, voir la solution dans la promotion des produits français à l'export, encore. Mais une politique ne peut pas se faire dans la gestion au coup par coup qui entretient en fait les conditions de nouvelles crises. »
« A six mois de la fin des quotas laitiers, des mesures de régulation des productions sont essentielles. Elles doivent s'insérer dans une politique de relocalisation, indispensable à la souveraineté alimentaire de chaque Etat. Ce n'est qu'à cette condition que les paysans pourront vivre, partout, de leur métier. Cela nécessite de favoriser une agriculture diversifiée, avec des paysans nombreux, de réfléchir avec les citoyens, pas pour des cours de bourse ou des agences de notation. »
A télécharger : Questions & réponses autour de l'embargo russe (Commission européenne, en anglais)
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jeudi 04 septembre 2014 - 09h01
Avec la réforme de la PAC , leur politique de dénigrement, de rackett fiscal, leur absence de sens de l'analyse et de prévision,ils ont allumé le feu et ne savent pas comment l'éteindre. Apparament les russes sont plus forts que nous, leurs sanctions vont nous faire plus mal que celles que nous leur infligeons; tout ça pour l'Ukraine qui n'a jamais fait oartie de l'Europe de l'Ouest et donr on a pas besoin et qu'on n'a pas les moyens d'accueillir.