La Commission européenne a annoncé mercredi la suspension des aides d'un montant de 125 millions d'euros visant à soutenir le secteur des fruits et légumes périssables de l'UE face à l'embargo russe du fait d'un « bond disproportionné des demandes », particulièrement polonaises.
Cette décision est, selon une source européenne, motivée par des « doutes sérieux » sur la validité des données soumises par la Pologne, dont les producteurs ont réclamé à eux seuls 87 % du total de l'enveloppe débloquée le 18 août 2014 par Bruxelles.
Pour permettre malgré tout une stabilisation des marchés touchés par l'embargo, la Commission a précisé qu'elle présenterait un nouveau mécanisme de soutien « plus ciblé ces prochains jours ».
« La Commission reste engagée à soutenir les producteurs qui ont perdu brutalement un marché important », a souligné le commissaire à l'Agriculture, Dacian Ciolos, cité dans le communiqué.
Avant de couper dans le dispositif, la Commission avait « demandé de manière répétée aux autorités polonaises de vérifier » la fiabilité des données soumises par ses producteurs, selon la même source européenne.
Le mécanisme prévoyait d'accroître de 5 % à 10 % le volume des produits pouvant être retirés du marché et d'indemniser les producteurs dans une fourchette de 50 % à 100 %, selon que le produit est commercialisé sous une autre forme, n'est pas récolté ou est distribué gratuitement.
Il visait une série de fruits, dont les pommes, les poires et les prunes, et de légumes dont les concombres et les cornichons, les choux et les choux-fleurs, les carottes et les poivrons. La Commission a complété ce dispositif d'urgence en dégageant 30 millions d'euros supplémentaires pour la promotion des produits agricoles européens afin de leur ouvrir de nouveaux marchés.