La FNSEA a annoncé le mercredi 10 avril 2013 lors d'une conférence de presse à Paris qu'elle compte sur la mobilisation des éleveurs de près de 80 départements le vendredi 12 avril.
« Nous sommes décidés à faire bouger les lignes, déclare Xavier Beulin, président de la FNSEA. L'urgence, c'est le prix du lait. Si à court terme, nous souhaitons voir une hausse du prix de 2 à 3 centimes par litre, notre volonté à long terme est de construire un indicateur qui reflète les variations des coûts de l'amont et de l'aval, comme il en existe pour la viande bovine, le porc et la volaille. Ainsi, le lait pourrait intégrer les accords du 3 mai 2011. »
La FNSEA demande donc, dans un premier temps, des efforts temporaires mais immédiats aux distributeurs afin de répercuter les quelques centimes nécessaires aux producteurs pour couvrir leurs charges. « Certains y ont déjà répondu, souligne Xavier Beulin. La répercussion, sur le prix à la consommation, de 3 centimes par litre se traduirait par une hausse de 2 centimes par bouteille de lait UHT, 6 centimes pour 200 g d'emmental râpé, et 1,3 centime pour quatre yaourts. L'impact sur le prix à la consommation est donc mesuré, mais il reste à savoir qui est prêt à rogner sur sa marge. »
Si le syndicat s'inquiète du fragile équilibre de l'élevage, c'est aussi parce qu'il craint la démotivation des jeunes, et la tentation de retourner les prairies. Et, par ricochet, la fragilisation des outils de transformation. « Les cheptels diminuent, affirme Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA. Nous avons perdu près de 80.000 bovins en deux ans. La reprise de confiance des éleveurs en leur métier ne passera que par le juste prix de vente de leurs produits. Aujourd'hui, nous avons atteint les limites du métier-passion. »
Xavier Beulin pointe du doigt la distorsion de concurrence : « On ne réglera pas les problèmes d'équité entre productions avec la Pac. Posons-nous d'abord la question de savoir comment la France a perdu près de 4 millions de porcs en quelques années pendant que l'Allemagne en a gagné 15 millions ? D'où vient la concurrence ? Résultat, l'offre ne suffit plus aux abattoirs, qui ne peuvent plus investir dans des outils, ni se moderniser, et la boucle est bouclée. »
Le syndicat exige aussi une simplification des normes environnementales et un « arrêt de la surenchère réglementaire et fiscale ». Il estime qu'en Europe, tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne. « On peut être champion du monde de l'agroécologie, mais s'il n'y a plus de paysans, ça ne sert à rien », assure Xavier Beulin.
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jeudi 11 avril 2013 - 09h38
Cela veut dire qu'une partie de l'agriculture, celle qui n'est pas liée au foncier se délocalise. La France a perdu son industrie de cette manière et il en sera de même pour l'agriculture et son indépendance alimentaire si les prix n'augmentent pas (élevage), mais également si la pression fiscale et les charges sociales (je pense aux fruits) ne baissent pas de façon importante (au moins 30%)pour s'aligner sur nos voisins européens . Le choc à réaliser est là et le fait de ne pas l'admettre comme le font nos politiques depuis des années a mené à cette situation et rien ne pourra empêcher que cela n'empire si on continue comme ça.