L’Inra et 25 partenaires ont lancé mardi 1er mars 2011 le projet européen AnimalChange, « pensé pour fournir, pour la première fois, une vision prospective et intégrative des futurs du secteur de l’élevage, en tenant compte du changement climatique », indique l'Inra dans un communiqué.
En considérant que les politiques mises en place à l’heure actuelle pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) vont s’avérer insuffisantes, comme le souligne l'Inra, AnimalChange proposera notamment des systèmes de développement durable de l’élevage en Europe, Afrique du nord et sub-saharienne et en Amérique latine.
La production de viande pourrait doubler (229 millions de tonnes dans les années 2000 contre 470 millions en 2050) et celle du lait passer de 580 à 1.043 millions de tonnes, avance l'Inra.
Parallèlement, « le changement climatique pourrait affecter la production et la sécurité alimentaires (conditions climatiques extrêmes plus fréquentes, prolifération de pathogènes émergents, développement de nouvelles maladies). Etant donné que l’augmentation de la production de viande aura surtout lieu dans des pays en développement (pays africains par exemple) ou à économie de transition (comme le Brésil), il sera nécessaire de mettre en place des stratégies pour réduire les émissions de GES sans provoquer des dommages sur le plan économique, social et environnemental », prévient l'Inra.
L’ambition du projet AnimalChange est de déterminer, en fonction de paramètres climatiques, économiques, énergétiques et liés à l’agriculture, les caractéristiques des systèmes d’élevage du futur, explique le communiqué. Concrètement, les partenaires d’AnimalChange développeront « une série de scénarios, de modèles biophysiques et socio-économiques, qu’ils associeront à l'expérimentation. Ils pourront ainsi explorer des scénarii futurs pour le secteur de l'élevage ainsi que pour l’évolution du CO2 atmosphérique », détaille-t-il.
L’élevage est responsable actuellement de 37 % des émissions de méthane, de 65 % des émissions de dioxyde d’azote et de 9 % des émissions de dioxyde de carbone, rappelle l'Inra. Pour l'institut agronomique, « mieux comprendre la manière dont les politiques publiques mises en œuvre sur l’énergie, le climat ou l’agriculture, peuvent affecter les liens entre climat et élevage devient donc urgent ».