L'évaluation économique des principaux systèmes de production mis en oeuvre en élevage charolais, réalisée par l'EDE de la Côte-d'Or, révèle une année 2007 catastrophique en raison de la progression des charges.
Les éleveurs les plus touchés sont les engraisseurs de jeunes bovins de 18 mois, ceux produisant des broutards repoussés ou finissant des vaches de réforme. Ils continuent d'obtenir une marge seulement sur les génisses de 30 mois.
Les cours des bovins finis n'ont pas suivi l'explosion des coûts des intrants de +37% en énergie-lubrifiants, 57% (75% en 2 ans) des engrais et amendements et 20% (35% en 2 ans) des aliments achetés pour gros bovins. Les exploitations pénalisées sont celles qui ont peu ou pas de cultures car elles doivent acheter les céréales et la paille.
En 2007, il aurait fallu vendre les jeunes bovins 3,33 € /kg de carcasse, au lieu de 2,85 €/kg obtenus en moyenne, pour réaliser l'EBE (excédent brut d'exploitation) moyen de 130 € par tête des huit dernières années. Les jeunes bovins de 425 kg de carcasse commercialisés d'avril à juin à partir de broutards de 360 kg de l'automne précédent ont coûté 76 € par animal.
Seules les génisses de 380-390 kg de carcasse parties entre juillet et octobre ont réalisé un EBE positif de 371 € par bête. Il en est de même pour les vêlages supplémentaires sans PMTVA.
Les naisseurs, sur des exploitations de polyculture-élevage, tirent leur épingle du jeu face à la forte progression des coûts de production.
Dans les exploitations herbagères, les agriculteurs doivent reporter les investissements, réduire temporairement certaines charges non vitales et limiter les prélèvements privés pour affronter la mauvaise conjoncture.
Le poste de l'alimentation représente 54% des charges en moyenne, mais il existe entre exploitations une variation de 1 à 3,3 du coût de concentrés achetés par kg vif produit. La production d'herbe est le premier levier pour réduire la dépendance alimentaire des élevages.