La Banque mondiale a plaidé le jeudi 31 octobre 2013 à Dakar pour la relance de l'agriculture irriguée au Sahel pour accélérer la croissance dans cette région en proie à de récurrentes crises alimentaires et où, selon elle, les cultures dépendent « à 95 % de la pluie ».
Au Sahel, l'agriculture contribue dans certains pays de la zone à « plus de 45 % du PIB (produit intérieur brut) » mais elle « demeure à 95 % dépendante de la pluie et donc, directement tributaire des aléas climatiques », a déclaré le vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique, Makhtar Diop, lors d'un forum sur l'agriculture. « Dans notre sous-région du Sahel, nous sommes véritablement en face d'un défi de la généralisation de la maîtrise de l'eau pour l'agriculture sahélienne. [...] Aujourd'hui, peu ou prou, le Sahel compte 400.000 hectares irrigués. Faire passer ce nombre à 1 million d'hectares en 2020, c'est le défi que je nous lance à tous », a ajouté M. Diop.
En parallèle, un institut américain, le World Ressource Initiative (WRI), a sorti une étude le même jour qui « illustre les tensions entre la disponibilité en eau et la production agricole » et la nécessité de « trouver un équilibre entre ces deux ressources essentielles alors que la population mondiale ne cesse d'augmenter ».
Un quart de la production agricole mondiale est issu de régions subissant un fort stress hydrique et 40 % de l'alimentation disponible provient déjà de cultures irriguées, selon l'étude.
« Le véritable problème est de voir les conflits d'usage s'intensifier », estime le WRI. Dans des conditions inchangées, « la demande en eau va croître de 50 % d'ici à 2030 mais la disponibilité ne peut pas augmenter dans la même proportion », prévient-il.
L'agriculture représentera la moitié de cette demande supplémentaire à elle seule puisqu'il faut, selon les prévisions, augmenter la production de calories de 69 % d'ici à 2050 pour nourrir les 9,6 milliards d'humains projetés par l'ONU.