Les grandes enseignes ont dégagé, en 2011, une marge nette moyenne de 1,4 % dans les rayons alimentaires, a indiqué, jeudi dans un communiqué, la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), à l'issue d'une étude.
Les enseignes Auchan, Carrefour, Casino, Cora, Système U – toutes adhérentes de la FCD – ont « accepté de transmettre à l'Observatoire des prix et des marges les informations financières permettant le calcul de leurs marges nettes par rayon » pendant un an. « En acceptant une totale transparence, les enseignes de la distribution tiennent à montrer que les affirmations concernant leurs marges sont souvent fausses », explique la FCD.
La moyenne des six rayons de produits alimentaires présentés, qui avaient été choisis par l'Observatoire, est de 1,4 % en marge nette, « ce qui est extrêmement faible », a relevé la FCD, constatant des « écarts de rentabilité d'un rayon à l'autre, l'équilibre permettant une rentabilité moyenne faible ».
Trois rayons présentent des marges nettes négatives (les coûts sont supérieurs au prix de vente) : la boucherie (-4,4 %), le steak haché surgelé (-4,8 %) et les fruits et légumes (-0,7 %). Les trois autres affichent des marges positives : produits laitiers et œufs (2,9 %), volailles (4,9 %) et charcuterie (6,1 %).
« Il convient de noter que les trois rayons ayant une rentabilité négative ont tous des coûts de personnel plus élevés que les autres par nature (entretien du rayon, besoin de service des clients) », fait remarquer la FCD. Selon elle, le rayon de la boucherie a des frais de personnel de 10,6 % en moyenne, quand ceux des produits laitiers et œufs sont en moyenne de 4,2 %. La marge brute du rayon de la boucherie s'établit à 22,7 % mais le total des charges ressort à 27,1 %, laissant ressortir une marge nette négative de 4,4 %, selon les chiffres publiés par la FCD.
« La réalité objective, rationnelle, de ces chiffres, recueillis selon une méthode élaborée par un grand cabinet de conseil et validée par un organisme public, est incontestable », affirme la FCD.
« Dans une période de fragilité de la consommation et d'inquiétudes quant à l'augmentation du coût du travail, les entreprises de la distribution rappellent que leurs équilibres économiques sont fragiles », souligne la FCD.
La FNB (Fédération nationale bovine) exprime jeudi dans un communiqué sa « stupéfaction devant une telle communication, tant sur la forme que sur le fond ».
« Tout d'abord, FCD se prévaut d'une validation de ces données par l'Observatoire des prix et des marges. Mais celles-ci n'ont à ce stade jamais encore étaient présentées et discutées en « Observatoire de la viande bovine ». Et les conditions dans lesquelles elles auraient pu être validées dans d'autres instances sont pour le moins floues. FCD se précipite donc en brûlant les étapes dans une campagne de communication, très bien orchestrée, mais qui relève surtout de la campagne de désinformation », indique la FNB.
« Ensuite, et sur le fond, comment croire que les grandes surfaces perdent de l'argent en vendant nos produits ? De qui se moque-t-on ? »
« Il est par ailleurs étonnant de lire que c'est la main-d'œuvre qui plomberait les résultats des rayons de la boucherie, alors que c'est justement dans les grandes surfaces où des bouchers professionnels sont en place que se réalise la meilleure valorisation du produit », indique la fédération nationale bovine.
La FNB demande au président de l'Observatoire des prix et des marges et au ministre de l'Agriculture « une clarification dans les meilleurs délais sur ce sujet majeur de la répartition de la marge dans la filière bovine ».