La FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait) alerte à nouveau le ministère de l'Agriculture sur les conséquences de la révision de la directive nitrates.
« Les éleveurs laitiers bio en conversion ou en MAE (mesures agroenvironnementales), sur des zones vulnérables, viennent de recevoir un courrier les menaçant de devoir renoncer à leur projet, s'ils ne respectent pas un règlement sur les nitrates incohérent », indique la FNPL dans un communiqué diffusé mardi.
« Ces éleveurs laitiers disposent de 10 jours pour répondre à cette lettre alors que les modes de production dans lesquelles ils s'engagent nécessitent une vision à long terme. On peut s'interroger sur l'excès de zèle des services du ministère de l'Agriculture sur ce dossier. »
« Cette révision de la réglementation sur les nitrates pénalise paradoxalement l'élevage à l'herbe. En effet, la revalorisation des normes de rejets de vaches laitières compromet la capacité de certains élevages à l'herbe à respecter le plafond de 170 kg/ha d'azote issu des effluents d'élevage, explique la FNPL. Si les vaches nourries à l'herbe rejettent plus d'azote que celles alimentées avec d'autres fourrages, la réglementation antérieure tenait compte du fait que l'herbe recycle très bien ces surcroits d'azote. Ces nouvelles normes reviennent à dire que “plus un éleveur fait pâturer ses vaches, plus il pollue !”. Ce qui est aberrant. »
En janvier 2012, la FNPL avait réclamé une dérogation à ce plafond de 170 kg/ha. D'autres pays voisins l'ont déjà obtenue. A l'époque, le ministère de l'Agriculture français s'était engagé sur l'obtention de cette dérogation, explique l'organisation syndicale.
« Six mois plus tard, une application tatillonne et précipitée du nouveau règlement fragilise des éleveurs laitiers qui se sont engagés dans une démarche en phase avec les attentes environnementales de la société. »
« Cibler en particulier les éleveurs laitiers en conversion biologique ou en MAE, sur des zones sensibles d'un point de vue environnemental va à contre-courant des objectifs politiques affichés d'un meilleur respect de l'environnement, tout particulièrement sur ces territoires. »
La FNPL appelle les éleveurs laitiers à ne pas répondre à ce courrier dans l'immédiat. Elle souhaite que d'autres alternatives soient proposées aux éleveurs concernés pour préserver la diversité des exploitations laitières présentes sur le territoire.