Dans une interview au Nouvel Observateur publiée le 1er février, le président de la République explique « que nous sommes dans un monde où, actuellement, 800 millions de gens sont sous-alimentés, où la population va augmenter considérablement. Autrement dit, nous sommes dans un monde qui va, quoi qu’il arrive, être confronté à des problèmes dramatiques d’alimentation. Qu’on le veuille ou non. La France a une agriculture tout à fait exemplaire. Nous sommes le premier exportateur de produits agricoles transformés du monde, et le deuxième exportateur de produits agricoles. Et tout ce qui va dans le sens d’une diminution de la capacité française de production agricole, va dans un sens contraire à l’intérêt de la France, puisque nous y trouvons beaucoup d’emplois, d’argent, de services, mais aussi est contraire à l’intérêt général de la planète ».
Questionné sur les pesticides, Jacques Chirac a reconnu que « le problème de la maîtrise se pose. C’est vrai, il y a eu beaucoup d’abus. On a laissé faire, pas seulement en France, un peu partout. On a laissé faire et on a empoisonné des eaux, des terres. Nous agissons depuis déjà plusieurs années pour reprendre les choses en main. Je n’ai pas fait un seul discours sur l’agriculture depuis cinq ou six ans sans parler d’une agriculture économiquement rentable et écologiquement responsable. Si, via l’OMC, on acceptait le démantèlement de la Pac, ce serait les Etats-Unis qui en profiteraient, pas les pays pauvres ».
Le chef de l’Etat a par ailleurs déclaré qu’« il n’y a pas de maîtrise de l’environnement par la baisse de la croissance. Dans un monde où tant de gens souffrent de la faim, l’idée de la croissance zéro est une absurdité. C’est moralement impossible et absurde. Il faut donc falloir faire autre chose. Et « autre chose », c’est la maîtrise de l’émission des gaz à effet de serre, et on a tout de même beaucoup de moyens de le faire ».