Le président de la République clame son soutien actif aux agriculteurs, mais « aujourd’hui, rien ne bouge dans le bon sens pour les agriculteurs désespérés », a déploré la Coordination rurale, vendredi, dans un communiqué. Le syndicat réagit ainsi à l'interview du chef de l'Etat publiée le 30 avril 2010 dans La France Agricole.
Le discours de Nicolas Sarkozy « est, non pas au service d’une profession en danger, mais d’un syndicat majoritaire qui retourne sa veste au gré des mécontentements de sa base et mélange allègrement bons diagnostics [...) et mauvais traitement », affirme la Coordination rurale.
Elle cite notamment « la fausse bonne idée d’une contractualisation franco-française ou l’autorisation des poids lourds de plus de 44 tonnes qui renforceront surtout la compétitivité de nos importations ».
La Coordination rurale suggère au président de la République « de s’interroger sur les fruits de la cogestion ». « Lorsqu’il dit que “l’agriculture française a bénéficié depuis quarante ans d’une organisation syndicale modérée et responsable”, ne doit-il pas établir une relation de cause à effet avec cette autre remarque qu’il fait quelques lignes plus haut : “'L’agriculture connaît une crise comme elle n’en a jamais connu jusqu’à présent car cette crise touche en même temps toutes les productions et toutes les régions.” », se demande-t-elle.
« Confiante dans l’équilibre des pouvoirs, la Coordination rurale attend des assemblées parlementaires qu’elles corrigent enfin cet archaïsme du syndicalisme unique au profit d’une modernisation du dialogue social, y compris en agriculture, comme s’y était d’ailleurs engagé Nicolas Sarkozy avant son élection », poursuit le syndicat.
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