Des milliers d'agriculteurs espagnols ont manifesté samedi, à Madrid, pour réclamer l'aide du gouvernement face à la crise profonde traversée par leur secteur, menacé de «ruine», selon eux.
Ils ont paralysé le centre de la capitale espagnole, affichant le slogan «La campagne va vers la ruine, mobilise-toi». Ils ont dénoncé les prix trop bas de leurs produits, demandant au gouvernement d'agir rapidement pour soutenir leur activité.
«Il faut maintenir les prix. Produire un kilogramme d'olives me coûte trois fois plus cher que le prix de vente», a affirmé Antonio Sanchez, producteur d'olives en Estrémadure (Sud-Ouest).
Les trois organisations agricoles à l'origine de la manifestation, Asaja, Coag et Upa, dénoncent le manque de «rentabilité» du secteur et affirment que les revenus agricoles réels ont baissé de 26% en Espagne entre 2003 et 2008, tandis que 124.000 emplois étaient perdus.
Dans le même temps, les coûts de production ont augmenté de 34%, selon ces organisations, qui dénoncent les pratiques «oligopolistiques» des chaînes de distribution alimentaire et les prix à la consommation élevés.
Outre des «prix justes» et une «régulation» des marchés agricoles, les trois organisations réclament un plan de «financement» de leur secteur et une fiscalité adaptée.
«Le chou-fleur que je vends 30 centimes est revendu 1,5 euro» dans les supermarchés, «il faut partager, c'est une injustice», a clamé pour sa part Fernando Ambros Carpi, responsable d'une coopérative de produits maraîchers à Arco de la Frontera (Sud).
Selon lui, le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero «doit faire ce qu'a fait Sarkozy», qui a annoncé récemment des aides et prêts bonifiés totalisant 1,6 milliard d'euros pour l'agriculture française.
L'agriculture représente environ 3% du produit intérieur brut (PIB) espagnol.