Les organisations agricoles de l'UE, Copa et Cogeca, ont demandé au Conseil des ministres de l'Agriculture, qui se réunit le 18 février 2008, de prendre de nouvelles mesures pour les producteurs de viande porcine qui «sont confrontés à une crise sans précédent».
Les prix des aliments ont augmenté de pratiquement 50% au cours des derniers mois tandis que la viande a baissé de 8% sur un an. «Les producteurs perdent actuellement jusqu’à 35 euros par porc abattu», expliquent les organisations, vendredi dans un communiqué.
«Le Conseil doit garantir que des mesures supplémentaires soient prises pour favoriser une augmentation des prix payés aux producteurs», ont déclaré Jean-Michel Lemétayer, président du Copa, et Gert Van Dijk, président du Cogeca.
Les deux organisations «saluent l’utilisation par la Commission des instruments de gestion de marché existants, à savoir les restitutions à l’exportation et le stockage privé».
Toutefois, «elles considèrent qu’il est nécessaire d’augmenter le montant des restitutions à l’exportation et d’étendre la liste des produits éligibles».
Elles pensent également «que la remise sur le marché intérieur, dès mars prochain, de la viande stockée actuellement dans le cadre des mesures de stockage privé ferait baisser le prix de la viande».
Le Copa-Cogeca insiste aussi «sur la nécessité de trouver une solution aux problèmes de trésorerie des producteurs et d’augmenter la disponibilité en aliments pour animaux».
Ils en appellent ainsi «à une stimulation de la production végétale européenne, à un débat sur la possibilité d’autoriser l’utilisation des protéines animales transformées ainsi qu’à une amélioration des procédures européennes d’autorisation des OGM destinés à l’alimentation animale».
«Si rien n’est fait», a prévenu Jean-Michel Lemétayer, président du Copa, «nous nous attendons à ce qu’environ 20% des producteurs arrêtent la production dans les 6 à 10 mois à venir. Si tel était le cas, nous pourrions ne plus être en mesure d’assurer la disponibilité en viande porcine que la société s’est habituée à avoir. En conséquence, les prix à la consommation s’envoleraient.»